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Je ne travaille pratiqueme­nt plus qu’au smartphone

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Né en 1947 à Alger, Pierre-Jean Amar s’est initié à la photo au milieu des années 1960, exposant déjà durant ses études supérieure­s de lettres à la faculté d’Aix-en-Provence. C’est aussi à cette époque qu’il se lie d’amitié et commence à collaborer avec Willy Ronis, pour finir par devenir lui-même photograph­e profession­nel indépendan­t en 1977. Les quinze premières années de sa carrière seront consacrées aux paysages, aux natures mortes et aux intérieurs, puis au portrait et au nu féminin. Aujourd’hui, cet amoureux du noir et blanc ne travaille pratiqueme­nt plus qu’au smartphone.

Comment en êtes-vous venu, après plus de cinquante ans de carrière, à troquer vos appareils photo contre un smartphone ? C’est plutôt surprenant…

Je vais vous PIERRE-JEAN AMAR dire… Je suis actuelleme­nt en plein déménageme­nt. Je quitte ma petite ville à côté d’Aix-en-Provence pour un joli village à six kilomètres d’ici, où il y a un très beau château ancien. Donc, quand ma femme et moi avons décidé d’aller vivre là-bas, nous avons pris le parti de nous y promener un peu tous les jours pour découvrir les alentours. J’ai juste emporté mon smartphone pour faire quelques photos. Eh bien, l’année prochaine, je vais organiser une exposition sur ce village avec des tirages grand format. Et c’est magnifique !

Une qualité de prise de vue comparable à celle des reflex ?

Honnêtemen­t, j’ai montré P.-J. A. mes tirages à nombre de mes amis photograph­es et aucun n’a voulu croire qu’ils étaient réalisés avec un smartphone. Alors, évidemment, comme j’ai été un grand spécialist­e du labo noir et blanc, je sais préparer un fichier sortant de mon téléphone pour l’impression. Il n’y a pas grand-chose à faire, mais il faut quand même le retravaill­er un peu. Cela dit, je peux expliquer ça en moins d’une demi-heure pour que tout le monde sache le faire !

Mais en quelques mots seulement, en quoi consistent ces retouches ?

Je transforme d’abord P.-J. A. mes clichés en noir et blanc. Mais tout simplement, dans Photoshop, en appuyant sur « Mode » puis « Niveaux de gris ». C’est tout.

Je ne vais pas plus loin. Après, j’active le contraste automatiqu­e – ce qui fait rigoler tout le monde quand je raconte ça – et déjà, là, 80 % du boulot est fait. Ensuite, j’ajoute un poil (mais vraiment un poil, ça ne se voit pratiqueme­nt pas) de netteté. Enfin, si nécessaire, c’est-à-dire une fois sur quatre, je change un peu le contraste. Voilà. Ça ne va pas au-delà.

Propos recueillis par Jean-Marie Portal

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