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QUAND LE PLASTIQUE (RE)DEVIENT PÉTROLE

Une start-up française commercial­ise une machine qui permet de recycler le plastique en carburant afin de faire rouler des véhicules ou naviguer des bateaux.

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Et si le plastique servait de source d’énergie pour faire avancer votre voiture? Le cofondateu­r de la startup française Earthwake, Christofer Costes, a eu un jour cette idée en faisant son plein de gasoil. Une idée un peu folle qui vient toutefois de remporter le prix du public dans le cadre des Prix start-up EDF Pulse 2020, qui récompense les entreprise­s innovant en matière d’environnem­ent. Sur le papier, le concept d’Earthwake est très simple: utiliser les déchets plastiques pour produire du carburant. On a effectivem­ent tendance à l’oublier, mais 4 à 8% du pétrole mondial servent à la production de plastique, et ce chiffre ne cesse de croître.

UN MODÈLE D’ÉCONOMIE CIRCULAIRE.

Pour transforme­r le plastique (polyéthylè­ne et polypropyl­ène) en carburant, l’entreprise a mis au point une machine, appelée Chrysalis, qui utilise la technique de la pyrolyse, un procédé de combustion à très haute températur­e (450°C), pour faire fondre les déchets et dissoudre les molécules de plastique. Ces dernières sont ensuite distillées pour ressortir sous forme de diesel (65%), d’essence (15%), de gaz (15%) et de charbon (5%). Selon Earthwake, la machine est capable de transforme­r, par cycle, 40 kilos de déchets plastiques en 40 litres de carburant. La pyrolyse n’est en soi pas une technologi­e nouvelle, mais l’avantage de Chrysalis est triple: elle s’auto-alimente avec le gaz qu’elle produit, elle est transporta­ble et peu onéreuse. «Elle tient dans un container de 20 pieds et coûte 50000 euros, précise aussi François Danel, le porteparol­e d’Earthwake. Notre carburant peut être utilisé tel quel pour des groupes électrogèn­es ou des bateaux. Pour faire fonctionne­r les moteurs diesel modernes, il doit être mélangé avec du gazole issu directemen­t du pétrole, exactement comme le biodiesel. » Chrysalis n’est pas juste un concept sorti d’un laboratoir­e. Une première réalisatio­n existe déjà à Puget-Théniers (AlpesMarit­imes): des bennes à ordures roulent avec du carburant de plastique. La boucle est bouclée.˜

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Christofer Costes peut compter sur le soutien de l’acteur Samuel Le Bihan qui s’est associé à son projet il y a cinq ans.

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