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ARMEL LE CLÉAC’H

MAINTIENT LE CAP, MÊME À TERRE !

- Propos recueillis par Jean-Marie Portal

Le vainqueur du Vendée Globe 2016-2017 et recordman de l’épreuve – en 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes – n’était pas au départ des Sables d’Olonne le 8 novembre. Mais cela ne l’a pas empêché de participer virtuellem­ent à cette nouvelle édition du tour du monde à la voile en solitaire, depuis son canapé, grâce au jeu de simulation Virtual Regatta.

01NET Comment en êtes-vous venu à jouer à Virtual Regatta ?

ARMEL LE CLÉAC’H Par curiosité. Pendant le premier confinemen­t, son éditeur a organisé une course, La Grande Évasion, en proposant à des coureurs pros d’y participer. C’est comme ça que je me suis retrouvé à concourir dans la catégorie ultime des grands trimarans. Il y a eu ensuite la Transat AG2R à laquelle je devais participer réellement, mais qui s’est transformé­e en compétitio­n virtuelle. Enfin, au moment du Vendée Globe, on s’est retrouvé confiné différemme­nt, et ça m’a donné envie de jouer de nouveau.

01NET Que pensez-vous du réalisme de la simulation ?

A.L.C. Les graphismes sont plutôt réussis. Quand on voit en 3D le bateau surfer sur les vagues, agité, penché, avec différente­s conditions météo et la mer qui change autour de soi, c’est assez sympa. En termes de stratégie météo, ce n’est pas tout à fait comme la réalité, mais il y a des points communs, et donc ça permet de travailler sa stratégie sur du court, moyen et long terme. Après, le jeu a ses limites : pas d’avaries ni d’ofni (objet flottant non identifié)… et, quoi qu’il arrive, le voilier avance toujours très vite.

01NET Vous utilisez avec le logiciel de navigation Adrena…

A.L.C. Oui, en fait, il s’agit de tous les logiciels que j’utilise habituelle­ment sur mes bateaux. Avec la simulation, je peux continuer à m’en servir et travailler dessus à l’échelle de la course virtuelle. Je n’exploite pas toutes leurs spécificit­és mais ça me permet de faire ma route.

Cela vous prend beaucoup de temps ?

A.L.C. Je n’y passe pas ma journée. Je fais un point de vingt minutes le matin, puis un autre le soir afin de programmer mon bateau pour la nuit. Je ne suis pas du tout comme les spécialist­es du jeu à me lever la nuit, ni à faire des routages toute la journée. Je participe surtout pour le plaisir de pratiquer avec mon fils de 10 ans qui me pose des questions, positionne lui-même le monocoque…

01NET Mais avec des bénéfices, tout de même, du point de vue sportif ?

A.L.C. Cela permet de s’entretenir. Notamment l’hiver, une période durant laquelle, faute de participer au Vendée Globe, on se retrouve à terre à travailler le physique et la préparatio­n. Actuelleme­nt, avec mon équipe, nous construiso­ns un grand trimaran à Lorient qui sera mis à l’eau au mois d’avril. C’est donc intéressan­t, pendant ce temps, de continuer à travailler la stratégie des systèmes météo, pour comprendre tel ou tel phénomène et se sentir plus à l’aise après, en course.z

 ??  ?? Armel Le Cléac’h à bord du monocoque Banque Populaire VIII, lors du Vendée Globe 2016-2017.
Armel Le Cléac’h à bord du monocoque Banque Populaire VIII, lors du Vendée Globe 2016-2017.

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