Celles et ceux qui font bouger les lignes
C’est peut-être la première étape du but ultime de la volcanologie: comprendre ce qui se passe à l’intérieur d’un volcan quand il entre en éruption. Jusqu’ici, les scientifiques n’avaient aucun indice, les marqueurs souterrains étant souvent détruits lors de l’explosion. Mais la recherche avance grâce à la chercheuse américaine Michelle DiBenedetto. Spécialiste des ondes marines et des vagues à l’université de Stanford, en Californie, elle a appliqué ses recherches aux volcans. Et elle s’est donc intéressée aux cristaux d’olivine, minuscules pierres d’un millimètre et témoins ensevelis après l’éruption du Kilauea à Hawaï en 1959. En effet, lorsque le magma liquide parvient à la surface, il subit un choc de température qui le refroidit immédiatement et piège ces cristaux qui n’ont pas le temps de se développer.
UNE HYPOTHÈSE MISE À MAL. La scientifique a ainsi découvert que les pierres étaient orientées selon un modèle étonnant mais qui lui a semblé néanmoins très cohérent. En simulant par ordinateur le processus physique de l’écoulement de magma, elle a remarqué qu’il se déplaçait dans deux directions distinctes, avec un flux audessus de l’autre. Une théorie qui contredit la conception admise par tous les volcanologues d’un flux constant à travers la cheminée du volcan. En suivant la désorientation des cristaux lors des prochaines éruptions du Kilauea, la chercheuse pourrait expliquer le fonctionnement interne du volcan. En mesurant la taille de la vague de lave et son volume, elle permettrait même de protéger de manière plus efficace la population hawaïenne.