Cinq claviers virtuels pour écrire vite et mieux
A priori, rien ne ressemble plus à un clavier Android qu’un autre clavier Android. Pourtant, malgré d’évidentes similitudes, les cinq applis testées par notre laboratoire ne se valent pas quand il s’agit d’écrire mails, messages et SMS à la vitesse de l’éclair.
Qu’il est loin le temps du clavier mobile mécanique. Depuis 2007 et la révolution iPhone, il a fallu apprendre à délaisser les touches physiques et le bon vieux mode T9 (les lettres et les chiffres sur neuf boutons) au profit de claviers tactiles alphanumériques complets. Le principe a même fini de convaincre les utilisateurs de smartphones BlackBerry, les seuls à proposer un vrai clavier mécanique, mais avec des touches minuscules disposées sous l’écran.
Aujourd’hui, tous les appareils Android sont pourvus d’une dalle tactile occupant l’essentiel de la face, et recourent donc à un clavier tactile. Mais celui-ci diffère d’un constructeur, d’une version du système d’exploitation à l’autre. L’application imposée nativement n’est pas toujours synonyme de qualité. Heureusement, les usagers déçus peuvent compter sur la flexibilité d’Android. Il n’est pas nécessaire de rooter son appareil pour installer et utiliser l’un des nombreux autres claviers disponibles sur le Play Store. VOUS ÊTES PLUTÔT POLYGLOTTE OU OPEN SOURCE ?
Attention toutefois, tous ne répondent pas aux mêmes besoins. Les polyglottes, adeptes de l’écriture express, se tourneront en priorité vers Swiftkey, Gboard ou Fleksy, dont la gestion des langues et la saisie prédictive surpassent de loin ce que proposent leurs rivaux en ce domaine. Plus complexe à configurer, AnySoftKeyboard a quant à lui de quoi séduire un public averti en quête de fonctionnalités sortant des sentiers battus. Ce clavier issu d’un projet open source reprenant notamment à son compte le principe des raccourcis clavier sur PC. Les possesseurs de smartphones de taille modeste, équipés d’un écran exigu que la plupart des claviers ont tôt fait de recouvrir, apprécieront sans doute l’approche minimaliste de Minuum et son fonctionnement inspiré des claviers physiques… T9! Bref, il y en a pour tous les usages. Même si certaines applis, après être passées au crible de notre labo, se sont révélées plus efficaces que d’autres.
1 Ergonomie et configuration
Grâce à leur barre d’outils et leurs multiples réglages, Gboard et SwiftKey se montrent les plus flexibles, intuitifs et polyvalents. Fleksy propose pour sa part d’utiles options de personnalisation, qu’il s’agisse de modifier la police de caractères des touches, de créer des raccourcis afin d’ajouter des mots au dictionnaire ou d’effacer des lettres en glissant le doigt à l’écran. Avec sa seule ligne de touches en quinconce, Minuum (capture) occupe très peu d’espace à l’écran : un appui prolongé sur une lettre permet de sélectionner l’un des caractères voisins. Mais, comme pour AnySoftKeyboard, cette simplicité assumée complexifie la configuration du clavier dont les options s’avèrent trop bien cachées à notre goût.
2 Apprentissage et dictionnaires
L’écriture prédictive est au menu de nos cinq compétiteurs. Le dispositif donne globalement satisfaction, la pertinence des propositions ayant tendance à s’améliorer à l’usage. Gboard s’adapte ainsi automatiquement aux changements d’idiomes et gère sans accrocs l’insertion de mots étrangers dans des phrases en français. Même constat chez Minuum, dont le mode Sloppy corrige en outre efficacement les coquilles. Équipé de l’outil Microsoft Translator, SwiftKey (capture) est aussi en mesure de traduire à la volée les textes que vous saisissez.
Par contre, AnySoftKeyboard et Fleksy gèrent assez mal les dictionnaires, et la bascule entre deux langues doit s’y opérer manuellement.
3 Options de saisie rapide
AnySoftKeyboard (capture) se distingue par une personnalisation très poussée des commandes gestuelles (actions attribuées au glissement d’un ou deux doigts vers la droite, la gauche, le haut ou le bas), de nombreux raccourcis et outils d’édition rapide.
Son mode Swype (glisser le doigt de lettre en lettre plutôt que taper), absent de Fleksy et Minuum, ne fonctionne en revanche que partiellement, alors qu’il est efficace chez Swiftkey. Gboard, de son côté maîtrise au mieux la saisie vocale, une option disponible sur les autres claviers seulement avec l’appli Google. Le mode à une main, enfin, ne fait défaut qu’à Fleksy, et s’adapte aux droitiers comme aux gauchers.