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Un train à très très grande vitesse

La Chine vient de présenter un prototype de train capable de rouler à 620 km/h, voire jusqu’à 800 km/h. Si ce projet voit le jour, il pourrait, à terme, remplacer certaines lignes aériennes.

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A574,8 km/h. Nous sommes en 2007. Sur la ligne ParisStras­bourg, la motrice Alstom V150 pulvérise le record du monde de vitesse sur rail, jamais battu depuis. Et malgré cette vitesse impression­nante, le TGV n’est pas le train le plus rapide du monde. Jusqu’à peu, c’était le Maglev japonais (pour Magnetic Levitation) qui, avec 603 km/h, détenait le record de vitesse, toutes technologi­es confondues. Mais au début de l’année, les Chinois ont présenté un prototype en mesure d’atteindre… 620 km/h. Voire plus. Selon les chercheurs de l’université de Chengdu, il serait capable, en théorie, de tutoyer les 800 km/h! Pour se déplacer à une telle allure, le train exploite la sustentati­on magnétique, d’où son nom en anglais. Il ne roule plus sur des rails mais lévite au-dessus grâce à des aimants supracondu­cteurs, c’est-à-dire propageant parfaiteme­nt le courant électrique, sans aucune perte d’énergie. L’absence de contact physique avec les rails supprime la résistance au roulement, de quoi atteindre des vitesses beaucoup plus élevées. Le concept n’est pourtant pas nouveau. Les Japonais l’ont développé en s’inspirant sans doute de ce qu’avait conçu le français Jean Bertin dans les années 1970 avec l’Aérotrain. Ce dernier ne lévitait pas mais glissait sur un coussin d’air. Malheureus­ement le projet fut abandonné, principale­ment pour des raisons politiques, la SNCF travaillan­t en parallèle sur ce qui allait devenir le TGV. Et il faudra donc attendre 2005 pour voir le déploiemen­t à grande échelle de la supracondu­ctivité dans le ferroviair­e, même si l’Allemagne a produit quelques lignes de métro dans les années 1980 et 1990.

Cinquante fois moins cher

L’une des innovation­s du nouveau train chinois est de ne plus utiliser de l’hélium liquide pour refroidir ses aimants à de très basses températur­es (condition indispensa­ble pour générer une supracondu­ctivité) mais de l’azote liquide… cinquante fois moins cher! Par ailleurs, construit en fibres de carbone, ce train – dont l’avant rappelle une spatule ou un bec de canard – est plus léger, ce qui lui permet non seulement d’aller plus vite, mais aussi de pouvoir circuler sur des structures telles que des ponts, moins coûteux à construire que des tunnels. Même s’ils ne disposent pour l’instant que d’un prototype, les Chinois ont démontré leur savoir-faire dans le domaine du ferroviair­e. Ils exploitent déjà la ligne la plus rapide du monde, entre Shanghai et son aéroport (431 km/h). Et l’Empire du milieu compte lancer son train en 2027, l’année où son rival japonais prévoit de relier Tokyo à Nagoya à une vitesse de 500 km/h. La course est lancée.˜

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Ce train est à lévitation magnétique : il « flotte » mais ne roule pas.

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