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Trois ans après le premier reMarkable, le blocnotes version 2.0. est de retour. La tablette à encre électronique arbore un superbe design, beaucoup plus fin. Mais ses usages restent limités.
Le cahier numérique
Si vous pensez que l’on n’a rien trouvé de mieux pour organiser ses idées qu’une feuille de papier et un crayon, reMarkable pourrait vous détromper. Certes, cette tabletteliseuse à encre électronique, vendue 458 € avec son stylet (celui de base), reste très chère pour des usages qui se comptent sur les doigts d’une seule main. Elle est avant tout un outil de croquis et de prise de notes, même si l’appareil sait aussi lire les fichiers au format PDF et les livres électroniques de type Epub et sans DRM (gestion numérique des droits).
ASCÈSE NUMÉRIQUE Votre bibliothèque Kobo ou Kindle n’aura donc pas sa place sur cet appareil. À moins de convertir les formats et de déverrouiller les fichiers, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde. L’outil peut plaire, ou non. Tout dépend du point de vue. Soit on apprécie précisément le fait que cette tablette dispense de toute distraction, ne lance qu’un processus, qu’un programme à la fois, et que l’on puisse ainsi se plonger dans une espèce d’ascèse numérique. Soit, au contraire, on trouve que ce n’est ni pratique ni efficient. Il y a certes une connexion wifi et un cloud afin de synchroniser les fichiers, mais ni lecteur audio ou vidéo, ni navigateur internet ou client de messagerie. Et si nous pouvons d’expérience affirmer que le suivi logiciel est sérieux, l’interface demeure en anglais. À l’image du clavier virtuel, qui servira presque exclusivement à nommer les notebooks (cahiers) et les folders (dossiers), et qui ignore l’Azerty. À l’usage, l’écriture sur cette page grise reste, quoi qu’il en soit, un bonheur. La sensation n’a rien à voir avec les tablettes vitrées, à la surface dure et froide, sur laquelle le stylet ne rencontre aucune résistance. Elle se rapproche de celle du vrai papier. L’un des nouveaux stylets, appelé le Marker Plus et vendu la bagatelle de 99 €), est pourvu d’une gomme virtuelle. Il suffit de le retourner pour effacer.
DIFFÉRENTS NIVEAUX DE PRESSION
Le papier électronique ouvre, c’est heureux, de nouvelles possibilités. Ainsi, l’utilisateur peut superposer des calques à la manière des couches graphiques sur Photoshop. De nombreux outils sont accessibles: pointe bille, plume de calligraphie, crayon, pinceau, feutre, surligneur. Le tout est sensible à différents niveaux de pression et à l’orientation du stylet selon le type, renforçant l’impression d’écrire ou de dessiner sur du papier. Enfin, la conversion des cursives en caractères d’imprimerie fonctionne raisonnablement bien. Un objet unique en son genre.