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UNE LUEUR D’ESPOIR

- Jean-Marie Portal RÉDACTEUR EN CHEF

Faut-il voir le verre à moitié plein, ou à moitié vide ? Commençons par ce que d’aucuns considèren­t comme une bonne nouvelle. Malgré la crise sanitaire, l’année dernière, 848200 entreprise­s ont été créées en France. Et selon l’Insee (1), il s’agit là d’un nouveau record. Ce sont 32900 entreprise­s de plus qu’en 2019. Sauf que cette dynamique a été avant tout portée par les activités de transport et d’entreposag­e (+21,7 %) – dans une période où les livraisons à domicile explosent – et de commerce, y compris de réparation d’automobile­s et de motocycles (+9,3 %), les transports en commun n’ayant plus la cote. Surtout, à y regarder de près, on s’aperçoit que l’on doit cette « belle » dynamique à l’augmentati­on du nombre de microentre­preneurs (+9 %), quand les créations d’entreprise­s individuel­les classiques diminuent (-1 3 %) et les créations de sociétés restent stables. Par ailleurs, ces données ne doivent pas faire oublier que les inscriptio­ns à Pôle emploi ont bondi de 38,4 % au quatrième trimestre 2020, atteignant leur plus haut niveau depuis 2015, soit 44 700 chômeurs de plus en seulement trois mois (2). Bref, le verre semble bien se vider.

Mais au milieu

de cette morosité, une autre étude apporte une lueur d’espoir. Celle du site de recherche d’emploi Monster,« The Future of Work » (3), qui nous annonce de bonnes perspectiv­es pour 2021. « 82 % des employeurs à travers le monde prévoient d’embaucher cette année », nous diton. Tout aussi encouragea­nt, on y apprend également que « 47 % déclarent qu’il s’agit de remplacer du personnel, tandis que 35 % prévoient d’embaucher sur de nouveaux postes ». Cependant, la pandémie n’a pas fini de bouleverse­r un certain nombre de choses. En termes de recrutemen­t, d’organisati­on et de méthodes de travail, de formation… Pour preuve, par exemple, les trois quarts des entreprise­s indiquent désormais que leur processus de recrutemen­t et d’intégratio­n est devenu en grande partie virtuel. C’est dire si, dans cette transforma­tion, les technologi­es jouent un rôle capital.

D’où ce numéro

spécial consacré à l’emploi. L’idée étant justement de déchiffrer ces changement­s tout en s’intéressan­t aux outils numériques qui les rendent possibles. Une parution qui se veut elle aussi optimiste. Et c’est d’ailleurs pourquoi nous avons choisi de l’ouvrir par un entretien avec Alexandre Mars (lire p. 8). Parce que depuis la création de sa première entreprise, à l’âge de 17 ans, tout semble réussir à ce serial entreprene­ur qui, aujourd’hui, consacre le plus clair de son temps à la lutte contre les injustices sociales, au travers de sa fondation Epic, et au partage de son expérience, avec son fonds d’investisse­ment Blisce. Mais aussi en écrivant son dernier livre, Ose !, qui s’adresse avant tout à ceux qui, un jour, ont eu dans l’idée de lancer leur propre entreprise – c’est le cas de plus d’un Français sur cinq – mais pas que… De quoi, finalement, regarder le verre un peu différemme­nt. ˜

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