« AVEC I-LUNCH, JE VOULAIS RENDRE ACCESSIBLE UNE NOURRITURE SAINE »
01NET
Avant i-Lunch et la livraison de repas en entreprise, vous aviez déjà monté Liva, une société tech dans le médical ? Vous aviez une appétence pour le secteur ?
VICTORIA BENHAIM
J’ai 31 ans et cela fait huit ans que je crée des entreprises.
J’ai un parcours presque cent pour cent entrepreneurial. Pour Liva, j’ai été notamment en charge de la digitalisation du dossier médical. À cette époque (2014-2015, NDLR), elle allait devenir obligatoire pour toutes les cliniques. C’est là que j’ai appris que le dossier médical n’était pas partagé entre les établissements de santé, chacun ayant sa propre base de données. Or il se trouve que ma soeur est allergique au latex et à la morphine. Je m’étais dit que si un jour il lui arrivait quelque chose, qu’on la touchait avec des gants en latex et qu’on lui injectait de la morphine, elle mourrait ! Sans jamais avoir été geek ni avoir eu d’appétence pour la tech, je me suis rendu compte de son pouvoir. La portabilité du dossier médical a été longtemps un problème, mais je me suis aperçu qu’un simple
QR code pouvait être la réponse. 01NET Comment vous est venue l’idée de créer i-Lunch, dans un secteur pourtant très concurrentiel ? V. B.
Ce qui m’a conduit à créer i-Lunch, c’est aussi la santé. À l’époque de Liva, je développais des algorithmes de prévention. L’idée était de grouper les données de santé avec les données de vie, puisqu’on avait synchronisé le dossier médical avec l’ensemble des objets connectés. Je me suis plongée dans la data et j’ai réalisé que l’on est ce que l’on mange, que 80 % de notre santé est liée à notre alimentation. Je voulais rendre accessible au plus grand nombre une nourriture saine au quotidien. Le digital a apporté pas mal de réponses, notamment sur la transparence et la mise en place de ce qu’on appelle
aujourd’hui le « nutriscore », même s’il y a quatre ans, ça n’existait pas encore. Nous proposons aussi un suivi personnalisé. Chacun peut, s’il le souhaite, se rendre sur la plateforme et y rentrer sa taille, son poids, son activité physique, son âge. Cela va alimenter une courbe de nutrition qui vous informe si vous êtes au-dessus ou en dessous de votre besoin recommandé. Pour agir sur le prix, nous faisons participer les entreprises. Cette plateforme de livraison est une alternative aux cantines et aux tickets-restaurants.
01NET
La pandémie a dû porter un coup très rude à votre activité, non ?
V. B.
Cela a été d’autant plus dramatique que nous venions de passer au « zéro déchet », en livrant dans des contenants réutilisables. La pandémie a stoppé net cette innovation, que nous sommes les seuls à proposer, ainsi que notre activité habituelle.
Nous avons limité la perte de clientèle en créant Télérestau, une plateforme pour livrer les télétravailleurs à leur domicile et non plus en entreprise. Mais afin de garder une dimension écologique, nous ne les livrons pas tous les jours, mais juste une fois par semaine.