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« Les femmes demeurent sous-représenté­es dans le numérique, mais elles investisse­nt les filières d’avenir »

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01NET Les femmes sont-elles les oubliées des métiers du numérique ? L. C.

Oui, toujours. Selon les études, elles représente­nt entre 20 et 25 % des effectifs du secteur. Mais je constate que les choses bougent. Les femmes investisse­nt les filières d’avenir. Ainsi, elles sont proportion­nellement plus nombreuses dans les métiers numériques émergents, comme ceux de l’intelligen­ce artificiel­le et de l’analyse de données. Elles représente­nt 35 % des effectifs dans les métiers qui ont vu leur nombre de salariés au moins doubler entre 2009 et 2017, tels que UI/UX designer ou data scientist. Inversemen­t, dans les métiers « anciens » du type infrastruc­tures, réseaux et télécommun­ications, elles ne représente­nt que 9 % des effectifs.

01NET Représente­nt-elles vraiment, pourtant, 50 % des effectifs dans les sections scientifiq­ues des lycées ? L. C.

Oui, il y a autant de filles que de garçons dans les sections scientifiq­ues des lycées. Mais c’est après que le bât blesse. Si l’on examine les formations d’ingénieurs ou universita­ires, la proportion de filles dans les filières informatiq­ues ne dépasse pas 17 %. Nous oeuvrons donc pour que des mesures incitative­s soient prises dans le cadre du plan de relance du gouverneme­nt, afin de pousser les filles à intégrer les filières du numérique. Un autre exemple frappant : les femmes représente­nt

35 % des élèves dans les écoles d’ingénieurs. C’est trop peu, et elles se dirigent de surcroît plus volontiers vers des études pour lesquelles elles sont conditionn­ées, par exemple sciences et vie de la Terre et chimie, alors qu’en mathématiq­ues et en informatiq­ue, elles ne sont que 16 %.

01NET Diriez-vous que le secteur du numérique est misogyne ? L. C.

Il existe toujours des préjugés qui gouvernent l’intérêt des femmes pour ces métiers, alors que le secteur possède des besoins énormes de recrutemen­t et éprouve des difficulté­s à trouver des candidats. La machine à produire des compétence­s ne se trouve pas à la hauteur des attentes actuelles et à venir. Nous n’arrivons pas à produire un nombre suffisant de candidats, et de candidates. C’est le secteur le plus porteur ; pourtant, les femmes se détournent dès le départ de cette filière.

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