« Nous recherchons avant tout l’agilité d’apprendre »
Laurent Graciani, président, et Mathieu Motillon, directeur du recrutement chez Modis, répondent aux questions de 01NET sur l’employabilité et les spécificités du secteur.
01NET Diriez-vous que le secteur du numérique est celui qui résiste le mieux à la crise ? LAURENT GRACIANI :
Oui, tout à fait. Le monde a changé. Notre interview en est un exemple car il y a quelques mois, on se serait rencontrés physiquement. Aujourd’hui, nous la menons par visioconférence. Nous avons appris à travailler à distance, et pour ce faire, il est nécessaire d’avoir des outils numériques. Les entreprises se sont organisées pour faire monter leurs collaborateurs en compétences numériques. Cela a entraîné un boom du support des utilisateurs du numérique. Les applications qui étaient installées sur de gros PC à distance sont maintenant disponibles sur des smartphones ou des tablettes. Ainsi, le métier de développeur front end s’est beaucoup déployé pour permettre aux outils de s’adapter aux utilisateurs, et non le contraire, car nous n’avions pas le temps. De même, tous les postes liés à la cybersécurité sont en augmentation, car nous n’avons jamais eu autant d’attaques. Les entreprises ont ouvert de nouvelles portes vers l’extérieur à travers lesquelles s’engouffrent les cybercriminels. Les métiers de la data et de l’intelligence artificielle se sont aussi multipliés, car notre monde est incertain, et les entreprises essaient tout de même de prédire leur avenir. Il est à noter que lors du premier confinement, le commerce s’est effondré. Tandis que lors du deuxième, d’octobre-novembre 2020, la baisse du chiffre d’affaires des commerces a été bien moindre grâce au click and collect, les magasins ayant appris à vendre à distance via le numérique.
01NET Parmi les trois métiers qui embauchent le plus, la compétence comportementale la plus demandée est l’agilité digitale, et de loin. L’adaptation est-elle une spécificité du secteur ? MATHIEU MOTILLON :
Nous recherchons cette compétence d’adaptation dans tous les métiers, aussi bien dans ceux de l’IT que de l’ingénierie. C’est probablement plus marqué dans les métiers du numérique, car nous avons des cycles de compétences beaucoup plus courts que dans les autres secteurs, l’évolution des technologies se montrant très rapide, que ce soit dans les langages ou dans les outils. Nous recherchons nécessairement des compétences dures, mais aussi l’agilité d’apprendre, et nous investissons beaucoup dans l’appropriation des compétences numériques.