LES INITIATIVES ASSOCIATIVES ET PUBLIQUES
L’Europe investit en masse dans le numérique, mais les montants alloués sont loin d’atteindre ceux des Chinois et des Américains.
Le Conseil de l’Union européenne, qui réunit les gouvernements des États membres, a adopté le 16 mars 2021 un nouveau programme de 7,5 milliards d’euros pour soutenir le numérique. Il financera des projets dans cinq domaines-clés pour la période 2021 à 2027. Le montant se répartit ainsi : 2,2 milliards pour le calcul haute performance, 2,1 milliards pour l’intelligence artificielle, 1,7 milliard pour la cybersécurité et la confiance, 577 millions pour les compétences numériques avancées, et 1 milliard pour le déploiement, une meilleure utilisation des capacités numériques et l’interopérabilité. L’acte juridique doit à présent être adopté par le Parlement européen, sachant qu’un accord provisoire a déjà été conclu entre les deux institutions en décembre 2020.
Le Vieux Continent à la traîne en matière d'intelligence artificielle
Les montants s’avèrent loin d’être négligeables, mais il n’est pas sûr que cela suffise à rattraper le retard technologique du Vieux Continent sur les États-Unis et la Chine. Si l’on prend, par exemple, les 2 milliards d'euros alloués à l’IA, c’est exactement le montant investi par la seule ville de Pékin dans ce domaine, selon l’Institut de la gestion publique et du développement économique. Quant aux États-Unis, ils investissent au moins l'équivalent de 23,8 milliards d'euros sur la même période dans la recherche en intelligence artificielle, selon Charles Thibout, chercheur à l'Iris, interviewé par France Culture. Cela, sans compter les investissements colossaux des champions américains (Gafam en tête) et chinois (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi…), qui se chiffrent en dizaines de milliards d'euros. Champions que l’Europe ne possède pas.