UN DIVERTISSEMENT NON REGLEMENTE
Qu'est-ce qui caractérise un médium professionnel ? La profession est-elle encadrée ? Quels risques encourt-on ? Nous avons posé la question aux voyants et consulté gratuitement sur le web.
L’article R.34-7 du code pénal, qui punissait « les gens qui font métier de deviner ou pronostiquer, ou d’expliquer les songes », a été abrogé en 1994. Motif du législateur : croire ou ne pas croire est l’affaire de chacun. Par conséquent, les métiers d’astrologue, de voyant ou de médium sont autorisés sans être réglementés. Pas besoin de carte ou d’ordre professionnel, de déontologie, d’obligation légale de moyens ou de résultat, de diplôme ou de compétences. Chacun peut, du jour au lendemain, se proclamer mage, sorcier, voyant, prophète, oracle… et proposer ses services contre rémunération.
Juste une association
L’Institut national des arts divinatoires, association fondée en 1987 par plusieurs médiums et avocats, tente néanmoins de mettre un peu d’ordre dans tout cela. Elle s’est donné pour mission de « prévenir, informer et défendre les consommateurs, et servir de rempart contre les professionnels abusifs, les illuminés, les charlatans et les usurpateurs, dans l’intérêt même de la profession », détaille son président Youcef Sissaoui. Aux yeux de ce dernier, « le monde de la voyance est une jungle où le pire côtoie le médiocre, rarement le meilleur. Mais il y a de bons voyants qui peuvent confondre le plus irréductible des sceptiques ». Le plus économique sur le web – et donc le moins risqué – serait alors de surfer sur les très nombreux sites de voyance gratuite. Nous nous sommes bien amusés à les essayer. Cependant, tous ont vu faux! Du reste, comme les quelques voyants que nous avons questionnés sur notre compte. Finalement, la voyance ne serait qu’un simple divertissement culturel, récréatif et ludique. C’est en tout cas la définition fournie par la plupart des plateformes spécialisées dans leurs conditions générales d’utilisation et de vente.