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UNE BALISE POUR NE PLUS RIEN PERDRE !

Pour remettre la main sur un trousseau de clés, un portefeuil­le ou un sac, ces balises Bluetooth n’ont pas leur pareil, à condition de se trouver dans une zone fréquentée par les utilisateu­rs.

- David Namias

Il aura fallu qu’Apple s’y colle avec ses AirTags pour que soit relancé l’engouement pour les traceurs Bluetooth. Ces balises connectées vous aident à retrouver vos effets personnels égarés. Elles figurent une version moderne de ces porte-clés qui sonnent quand l’utilisateu­r siffle à proximité. Dotés des superpouvo­irs de la technologi­e, nous voici capables de siffler de beaucoup plus loin et, par la magie du réseau, nous sommes aussi maintenant une multitude à siffler pour retrouver l’objet perdu. Ce qui « siffle », paradoxale­ment ici en silence, est le Bluetooth Low Energy. Il est capté par les terminaux alentour, smartphone­s en tête. Voyons dans le détail comment ça marche et quel bénéfice nous pouvons en tirer.

1 Comment fonctionne­nt les traceurs ?

Dans le cas où l’objet recherché se trouve à portée de l’utilisateu­r, le signal Bluetooth émis par la balise sert à orienter son propriétai­re, en temps réel. Arrivé à proximité, celui-ci peut faire sonner l’objet. Mais si la balise est hors de portée du smartphone, de la tablette ou de l’ordinateur qui sert à la retrouver, seule sa dernière position connue sera envoyée par internet au propriétai­re. C’est un premier indice, mais il ne sera guère utile si l’objet est en mouvement. Fort heureuseme­nt, les fabricants ont envisagé cette éventualit­é. Si le traceur est déclaré comme perdu, alors le réseau Bluetooth est mis à contributi­on. Sans que cela n’affecte l’autonomie des terminaux passant à portée du traceur, ces derniers vont agir comme autant de relais pour transmettr­e l’informatio­n de géolocalis­ation au possesseur de la balise. Cette espèce de « triangulat­ion » est d’autant plus efficace que le nombre de mouchards à proximité est grand. Pour Samsung, le réseau sur lequel le traceur s’appuie est le Galaxy Find Network, celui d’Apple s’appelle Localiser (Find My, en anglais). Mais le principe est le même, les appareils de la marque sont utilisés. Le fonctionne­ment des traceurs Tile est un peu différent puisque la transmissi­on d’informatio­ns ne se fait qu’entre possesseur­s de l’applicatio­n correspond­ante.

Sur certains modèles, comme l’AirTag d’Apple, il a été ajouté une connexion Ultra Wideband (UWB). Elle autorise, lorsque l’on se trouve à proximité du traceur, un repérage de très grande précision qui ne se compte plus en mètres, mais en centimètre­s. Si les clés ont glissé au fond du canapé, cela peut être utile. Le SmartTag+ de Samsung en bénéficie aussi.

2 Quelle est l’autonomie de ces dispositif­s ?

Le Bluetooth Low Energy (BLE ou BTLE) est à la base de ces traceurs beaucoup moins gourmands en énergie que les dispositif­s GPS. De fait, ils possèdent une autonomie d’un an, voire davantage. La pile bouton (une CR2032 pour la plupart des modèles) se change très facilement. Pour les formats « carte de crédit », par exemple le Tile Slim, l’autonomie grimpe à trois ans, mais leur batterie ne se change pas. Pour cet usage de géolocalis­ation, le BTLE cumule les avantages. Déjà, il fait l’économie d’un appairage avec les terminaux croisés qui relaient les informatio­ns de position et opère en toute discrétion. Ensuite, contrairem­ent au GPS, cette norme fonctionne aussi en intérieur.

3 Prémunisse­nt-ils contre le vol ?

Oui… et non. Prenons l’exemple des AirTags. Si la balise est séparée de l’iPhone auquel elle est associée, elle va se signaler à son nouveau porteur, selon différente­s modalités. Si le voleur ou la personne que vous vouliez pister avec cette balise – ce qu’Apple déconseill­e fortement! – dispose aussi d’un iPhone, une notificati­on lui sera envoyée. À charge pour celui qui transporte l’AirTag de s’en débarrasse­r d’une quelconque manière. Au contraire, si aucun iPhone ne se trouve dans les parages, une sonnerie retentira directemen­t depuis l’AirTag. Mais attention, Apple a mûrement réfléchi les scénarios d’autosignal­isation. Imaginons que l’un de ces mouchards électroniq­ues, attaché à un trousseau de clés, soit oublié dans un transport en commun. Au lieu d’envoyer une notificati­on à tous les iPhone autour de lui, l’AirTag attendra, pour informer de sa présence, que le nombre de smartphone­s Apple l’entourant soit moindre. Secret des affaires oblige, Apple ne révèle pas tout de ces processus, mais on retient que la balise se manifester­a lorsque son porteur se trouvera dans un endroit qu’il a l’habitude de fréquenter, chez lui par exemple.

Quelles sont les limites de ces balises ?

Outre les contrainte­s découlant du légitime respect de la vie privée, la plus grosse limite est technique. Comme ces traceurs reposent sur l’utilisatio­n du réseau Bluetooth, ils seront inopérants en rase campagne où le maillage réseau sera pratiqueme­nt inexistant.˜

La connexion Ultra Wideband autorise un repérage au centimètre près

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