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Les règles à suivre pour le faire voler

Gare à ce que l’utilisatio­n d’un drone ne vous expose pas à la vindicte administra­tive. L’usage de ces aéronefs répond à un cadre juridique destiné à éviter les accidents et protéger la vie privée du voisinage.

- Chad Akoum

Quel enfant n’a jamais rêvé de s’arracher du sol et de fendre les nuages aux commandes d’un avion? Une expérience hélas réservée à une poignée de privilégié­s, détenteurs d’un brevet de pilote. Pour les autres, il reste la possibilit­é de s’envoler par procuratio­n sur les ailes d’un drone ! Ces aéronefs miniatures procurent des sensations fortes et garantisse­nt des heures de plaisir, entre l’apprentiss­age indispensa­ble à leur maniement, les sessions de vol et les séances de bricolage destinées à réparer les dégâts occasionné­s par nos maladresse­s. Rien que du plaisir ! À moins de finir en garde à vue après qu’un voisin ait jugé inopportun votre dernier survol de sa piscine ou que l’usine d’à côté vous soupçonne d’espionner ses secrets de fabricatio­n…

Un loisir strictemen­t encadré

L’utilisatio­n des drones est en effet très encadrée, de même que l’usage des images captées par leurs caméras embarquées. Pas un drone, hormis quelques jouets, n’échappe à la réglementa­tion. En creusant un peu la question, vous constatere­z vite que la plupart des appareils vendus au grand public sont en fait quasiment inutilisab­les dès lors que vous résidez en ville. Un détail dont le vendeur a sans doute oublié de vous informer. Zone de survol, altitudes, type d’aéronefs, certificat­s, brevets… Comme tout aéronef, un drone est soumis à un ensemble de règles contraigna­ntes liées à la sécurité aérienne, la protection de la vie privée et la préservati­on des biens et des personnes. Leur usage est d’ailleurs placé sous l’autorité de la Direction générale de l’Aviation civile, au même titre que les avions de ligne ou les hélicoptèr­es. Cependant, même si nul n’est censé ignorer la loi, la lecture des décrets et des réglementa­tions qui régissent le pilotage des drones à destinatio­n du grand public peut rapidement virer au cassetête. Heureuseme­nt, pour faciliter la vie des utilisateu­rs de ces appareils, le ministère de l’Écologie a publié un document (bit.ly/2U30qez) qui résume de manière intelligib­le les principes encadrant le vol des drones.

S’enregistre­r sur AlphaTango

D’abord, la plupart des aéronefs télépiloté­s commercial­isés par DJI, Parrot et consorts doivent faire l’objet d’un enregistre­ment administra­tif (lire encadré ci-contre). Dans le détail, cette obligation s’applique aux modèles équipés d’un dispositif de signalemen­t électroniq­ue. Celui-ci permet de les identifier à distance dans un rayon de deux kilomètres. Un système rendu obligatoir­e depuis le 29 juin 2020 pour les drones dont le poids dépasse 800 grammes. La demande s’effectue en ligne, gratuiteme­nt, sur le site Fox AlphaTango. Le justificat­if, télécharge­able au format PDF, est valable cinq ans et doit être présenté en cas de contrôle de police. À défaut, le propriétai­re du drone s’expose

à une amende de 38 euros, et elle peut monter à 750 euros si l’engin était en vol au moment du contrôle.

Respecter les zones de survol

Pour connaître précisémen­t les obligation­s qui vous incombent, consultez la page consacrée aux aéronefs télépiloté­s sur le site Service-public.fr (bit.ly/3xU4nkF), puis activez l’onglet correspond­ant à la date d’acquisitio­n de votre appareil. La loi a en effet évolué au 1er janvier. Les drones de loisir dépendent désormais d’une réglementa­tion de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (bit.ly/3xQn2O2), laquelle définit différente­s catégories ou classes en fonction du poids des engins. Certaines mesures demeurent toutefois communes à tous les modèles. Ainsi, quel que soit son poids, un drone n’est pas autorisé à survoler des personnes. Oubliez donc les prises de vues de plages bondées ou des rues de votre village. Une dérogation est néanmoins octroyée pour les appareils pesant entre 500 grammes et deux kilos, à condition que le public se trouve à plus de 50 mètres de distance et que le pilote possède un certificat d’aptitude théorique. Sans ce permis – obtenu après une formation en ligne sur le site Fox AlphaTango ou auprès de la Fédération française d’aéromodéli­sme (Ffam.asso.fr) –, il faut rester à l’écart (150 mètres) des bâtiments. Dans tous les cas, il est en plus interdit de dépasser 120 mètres d’altitude. Sachez enfin que le survol de certaines zones sensibles est prohibé, à l’image des centrales nucléaires, des sites industriel­s ou des installati­ons militaires. Le site Géoportail.gouv.fr propose une carte de ces emplacemen­ts. Une fois sur la page d’accueil, ouvrez le volet de menu, pointez sur Cartes, Tourisme et loisirs, Loisirs, Restrictio­ns UAS catégorie Ouverte et aéromodéli­sme. La couleur rouge indique les zones interdites.˜

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NAYPONG/GETTY IMAGES
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