TESLA, LE MODÈLE MIS À MAL ?
Le leader mondial de la voiture connectée est visé par une enquête des autorités de sécurité routière américaine. La semi-autonomie des véhicules Tesla est au coeur des critiques.
TESLA PERD DE SA SUPERBE. L'agence américaine de sécurité routière, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) enquête depuis août sur une série de onze accidents impliquant des voitures Tesla, ayant causé la mort d'une personne et blessé dix-sept autres depuis janvier 2018.
LE SYSTÈME AUTOPILOT, QUI FAIT LA FIERTÉ DE LA MARQUE, même si, nous l'avons vu, le nom prête à débat car le conducteur est toujours présent dans la boucle de décision, est la cible des reproches. Ce « pilotage automatique » permet pour l'instant à un véhicule de maintenir une trajectoire, d'accélérer et de freiner automatiquement dans sa voie. Cette aide à la conduite peut aussi lui suggérer des changements de voies en fonction de l'itinéraire ou d'un camion lent qui le précèderait. « Si la navigation est activée, le système dirige la voiture sur les échangeurs autoroutiers et vers les sorties préconisées en fonction de la destination », peut-on lire sur le site web de Tesla.
CE SONT CES AUTOMATISATIONS QUI INQUIÈTENT l'autorité de sécurité routière américaine car des conducteurs trop confiants, utilisent parfois ces outils au-delà de leur capacité. Tesla est aussi accusé par l'organisation non lucrative, The Insurance Institute for Highway Safety, d'avoir moins sécurisé son Autopilot que d'autres constructeurs qui s'assurent de l'attention du conducteur grâce à des caméras et des capteurs qui suivent les mouvements des yeux et/ou la position de la tête. Depuis juin 2016, la NHTSA a comptabilisé trente-et-un accidents impliquant des dispositifs d'aide à la conduite. Sur ce total, vingt-cinq (soit 80 %) impliquaient le système d'aide à la conduite du constructeur californien, causant dix morts, conducteurs et passagers compris.
THE CENTER AUTO SAFETY, une association américaine oeuvrant dans la sécurité routière, avait également émis des critiques en juillet sur la dernière version du logiciel « Full SelfDriving bêta 9 », attendue depuis trois ans et coûtant près de 8000 dollars (6700 euros). Ici aussi le nom prête à confusion car aucune voiture, toutes marques confondues, n'est pleinement autonome à l'heure actuelle. Cela, même si Elon Musk affirme régulièrement depuis 2015 l'arrivée imminente de la voiture 100 % autonome.
POUR RELATIVISER, il faut savoir que 38680 personnes sont mortes sur les routes américaines en 2020, un record, depuis 2007, qui s'explique difficilement car la circulation a baissé avec la crise épidémiologique.