L’ASSISTANCE EN ROUE LIBRE
Le dispositif Teebike permet d’électrifier son vélo en changeant juste une roue. La promesse est tenue, mais avec des bémols.
POURQUOI ON EN PARLE
La crainte ou la lassitude de prendre les transports en commun, les difficultés croissantes de circulation en véhicule de tourisme, le discours écologique ambiant, tout pousse à se tourner vers des mobilités douces comme le vélo électrique. Mais voilà, s'offrir un Angell/S (lire notre test p. 48) n'est pas donné à tout le monde. D'innombrables kits d'électrification pour cycles existent, mais ils nécessitent quelques compétences de mécano ou d'électricien. Relier la batterie, les capteurs, arrimer le bloc-moteur n'a rien d'évident. La solution Teebike est bien plus simple. Elle consiste à remplacer la roue avant d'origine par une roue électrique intégrant le moteur, la batterie, l'électronique, les capteurs de mouvement… et même une alarme.
ON AIME
En plus d'être bien moins cher qu'un vélo électrique de qualité, Teebike permet de conserver son cycle, quelle qu'en soit la marque. L'installation n'est guère compliquée et l'adaptation se fait très bien, que l'ont soit équipé de freins à disque ou à patins. En route, on constate que certes, le couple n'est pas énorme, mais la traction exercée s'avère suffisante pour monter sans effort les côtes et le comportement général de la monture n'est pas trop affecté par l'ajout de poids à l'avant (malgré les 7,5 kg).
Outre la roue neuve, la société a pensé tout un écosystème malin. Elle commercialise ainsi des boulons antivols (35 €), des vélos reconditionnés peu chers avec roue Teebike préinstallée, des roues Teebike reconditionnées (550 €), des smartphones reconditionnés (70 €) à accrocher au vélo pour ne pas casser le sien. Et les roues sont assemblées en France.
ON AIME MOINS
En théorie, un capteur de mouvement attaché au pédalier informe en Bluetooth le smartphone qui retransmet à la roue que l'utilisateur pédale ou non.
Il est censé déclencher l'assistance électrique selon l'un des trois niveaux d'aide (20, 50 ou 99 %) sélectionné. Mais en pratique, ce mode de fonctionnement nous est apparu erratique. Il s'enclenche et s'arrête sans que l'on comprenne trop pourquoi. L'autre manière d'utiliser Teebike est de se passer de ce capteur. L'entraînement de la roue se fait à la première impulsion et ne s'arrête guère ensuite. Ce qui pose cependant deux problèmes. D'une part, la roue continue à tracter quelques instants après l'action des freins. C'est furtif et peu dérangeant à l'usage, mais mieux vaut être prévenu. D'autre part, cela revient à transformer peu ou prou son cycle en draisienne électrique. Mais, dans ce cas, le véhicule change de catégorie et se voit assimilé à un cyclomoteur. Une requalification qui impliquerait une homologation ad hoc et le port d'un casque et de gants eux aussi homologués.
CE QUE L’ON EN PENSE
Teebike fonctionne et réunit pas mal d'avantages en termes de coût, de possible conservation de son vélo d'origine. Les fonctions connectées, outre l'affichage sur le smartphone de la vitesse, du mode d'assistance choisi et du kilométrage total, restent cependant assez réduites.