LE TRAIN SUBSONIQUE DE VIRGIN DÉJÀ DANS LES TUYAUX !
La société du milliardaire britannique Richard Branson vient de dévoiler l’architecture de son Hyperloop, le train du futur.
Le TGV, qui fête cette année ses 40 ans, n’a pas pris qu’un sacré coup de vieux. Il pourrait résolument rejoindre la locomotive à vapeur au musée des antiquités d’ici à la fin de la décennie. Car l’Hyperloop arrive, et à toute vitesse. Après avoir transporté fin 2020 ses deux premiers passagers, une expérience unique au monde, le train subsonique (dont la vitesse est inférieure à celle du son) de Virgin dévoile une architecture inédite. Contrairement à la concurrence (les américains SpaceX et Hyperloop Transportation Technologies ou le canadien TransPod ont eux aussi leurs propres projets d’Hyperloop), la technologie qui fait léviter le train est ici embarquée dans les capsules (ou pods) et non pas dans le tube. Cette approche reprend le concept annoncé par le PDG de Virgin Hyperloop, Josh Giegel, qui a pour mantra « smart pod, dumb tube » (navette intelligente, tube idiot). « Une Tesla Model 3 et une Ford T qui sont distantes de cent vingt ans peuvent rouler sur la même route, illustrait-il récemment dans les colonnes de nos confrères belges Lecho.be. Nous voulons créer une route très simple, sans partie qui bouge, à l’inverse des aiguillages pour les trains. Si on construit les tuyaux ainsi aujourd’hui ou demain, ce sera toujours pertinent dans cinquante ou cent ans, malgré les futures avancées technologiques. » Autre approche innovante, le système de lévitation n’est plus situé sous le train, mais audessus. Le convoi est donc suspendu, ce qui lui permet d’augmenter sa vitesse. Virgin annonce ainsi être capable de transporter 50000 passagers par heure à une vitesse de 1078 km/h, soit, en théorie, un Lille-Marseille en une heure. Toujours selon le constructeur, une ligne composée de deux tubes dans chaque direction pourrait transporter autant de personnes qu’une autoroute de... trente voies !
Panneaux solaires
Pour arriver à une telle vitesse, Virgin promet un tube quasiment sous vide afin d’éviter toute traînée aérodynamique. Contrairement à un train dont les voitures sont tractées par une locomotive, chaque capsule est équipée de son propre moteur électrique à électro-aimants. Cette architecture a un énorme avantage : les pods sont indépendants les uns des autres et peuvent donc s’arrêter dans n’importe quelle gare selon les besoins des voyageurs. Leurs batteries seront alimentées en énergie par des panneaux solaires posés le long du parcours. Mais Virgin ne donne aucune précision sur la puissance nécessaire pour faire avancer les pods à une telle vitesse. Le constructeur américain assure, enfin, qu’une première ligne sera ouverte d’ici à la fin de la décennie. Le Congrès américain a d’ailleurs approuvé un projet de loi sur les infrastructures, tandis que la Commission européenne se penche sur la question. La course à l’Hyperloop ne fait que commencer.