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Le secteur progresse deux fois et demie plus vite que les autres secteurs d’activité

- décrypte les tendances repérées par le baromètre emploi. Le directeur du recrutemen­t de Modis MATHIEU MOTILLON

01NET Le nombre d’offres d’emploi dans le numérique a progressé de 4 % sur un an (contre 20 % partout ailleurs). Comment expliquez-vous cette quasi-stagnation ?

MATHIEU MOTILLON Ce nombre est intéressan­t, mais à relativise­r. Les candidats étant extrêmemen­t sollicités, ils sont assez peu présents sur les sites d’offres d’emploi. De plus, derrière une annonce, vous avez parfois dix postes à pourvoir. Ainsi, aujourd’hui, nous investisso­ns beaucoup sur les outils d’approche directe et sur les programmes de cooptation. Le secteur progresse deux fois et demie plus vite que les autres secteurs d’activité.

01NET Quels sont les métiers les plus en demande de candidats et, inversemen­t, les mieux pourvus ?

M. M. Le marché est en forte demande de candidats munis de trois à cinq années d’expérience. Les métiers où nous avons le plus de difficulté­s à recruter, ce sont ceux de développeu­r full stack [littéralem­ent « paquet entier », c’est-à-dire qu’il est capable de travailler à la fois sur des interfaces web et mobiles côté utilisateu­rs (front-end) et sur ce qui fait tourner les applicatio­ns (back-end), NDLR] ou DevOps [un métier mêlant ceux de développeu­r logiciel (Dev) et d’administra­teur systèmes (Ops, pour opérations), NDLR].

Nous avons aussi du mal avec les spécialist­es d’outils, comme les développeu­rs Salesforce [solution de gestion de la relation client dans le cloud, NDLR] et les administra­teurs Linux. A contrario, les métiers sur lesquels nous avons moins de mal à recruter sont ceux de business analysts, chefs de projets applicatif­s et technicien­s support.

01NET Si l’on excepte l’agilité digitale, quelles sont les compétence­s douces que les candidats doivent développer en priorité ?

M. M. La première, c’est la collaborat­ion, la manière dont ils sont capables de s’adapter aux autres, de communique­r de manière efficace, de travailler sur la cohésion d’équipe et le bien-être des personnes. La deuxième, qui était déjà une tendance de fond mais qui se fait de plus en plus lourde avec la crise sanitaire, c’est la capacité à continuell­ement embrasser le changement et l’ambiguïté. C’est de se dire que je suis capable d’évoluer dans un environnem­ent complexe avec une certaine forme d’incertitud­e. La troisième, c’est apprendre à apprendre. Cela consiste, tout au long de sa vie, à constammen­t évaluer la qualité des informatio­ns que l’on reçoit, estimer leurs pertinence­s afin de se former ou non.

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