CECI N’EST PAS UNE GOOGLE WATCH
Exclu du monde de Google depuis deux ans, Huawei change encore de logiciel pour sa montre.
Les Watch 3 et 3 Pro sont les premières montres connectées du constructeur chinois à fonctionner avec son système d’exploitation HarmonyOS. Dans la lignée de LiteOS, présent sur les Watch GT2 et GT2 Pro, il se veut plus complet et ouvert. Une amélioration souhaitable, car c’est bien la partie logicielle qui pâtit des interdictions américaines et pèche parfois chez Huawei, non le matériel.
HarmonyOS se révèle certes imparfait, mais il est bien né. Inspiré de WatchOS d’Apple, il donne accès à un nuage d’applications sur lesquelles on zoome grâce à une couronne rotative dont l’action laisse ressentir un retour haptique (légère vibration). Bonne nouvelle : le système s’ouvre à des applis tierces. Ces dernières sont en plus accessibles via l’appli Santé pour Android, qui concentre aussi les réglages, l’historique des variantes biologiques et des entraînements ainsi qu’une myriade de cadrans de montres (la plupart payants). Fabrication hypersoignée, choix des meilleurs matériaux, l’objet jouit d’un superbe design. Il intègre en plus la recharge par induction et une connectivité e-SIM (carte SIM dématérialisée) en 4G. Cette dernière permet de passer et recevoir des appels (aidé du micro et du haut-parleur intégrés), d’accéder aux messageries, d’écouter de la musique sans emporter son téléphone (à condition de disposer d’un forfait rendant possible la souscription à cette option). La montre sait aussi mesurer la température cutanée et détecter les chutes et peut, auquel cas, prévenir la personne de notre choix.
Si HarmonyOS part sur de bonnes bases, nous avons toutefois décelé quelques problèmes à l’usage. La montre s’est régulièrement, et ce sans raison apparente, déconnectée puis reconnectée au smartphone. De plus, le magasin AppGallery reste encore très limité et n’a rien de commun avec les écosystèmes d’Apple ou de Garmin, par exemple. Les services de musique en streaming Spotify et Tidal ainsi que certaines interfaces de gestion de comptes de banques en ligne – qui auraient pu autoriser quelques paiements à l’aide de la connectique NFC – sont absentes du catalogue… Pour l’instant. L’autonomie, alors que la montre est plus épaisse, est en baisse par rapport au modèle précédent avec quelque trois jours et demi constatés en conditions réelles pour une activité sportive modérée. Notons enfin, malgré la présence d’un cardiofréquencemètre, l’absence de toute analyse de type électrocardiogramme, qui permettrait d’alerter sur des dysfonctionnements cardiaques.
Bien finie, luxueuse quoique très imposante, cette montre est l’une des plus complètes qui soit passée entre nos mains (en termes de suivi santé, sportif ou de connectivité). Le système d’exploitation ne demande qu’à s’étoffer pour qu’elle révèle tout son potentiel. L’ensemble s’avère fluide, même si certains bugs ou impossibilités (comme le simple fait de dicter une réponse à un SMS) se font sentir çà et là.