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L’énergie la plus propre...

- Pierre Strobel

Je voudrais revenir sur vos articles sur les nouvelles énergies de motorisati­on (n° 962). Concernant l’hydrogène (p. 28), est-ce que vous vous rendez compte de la complexité du processus énergétiqu­e? Énergie primaire « propre » = nucléaire > thermique > électricit­é > hydrogène > stockage à l’état comprimé > pile à combustibl­e > électricit­é > énergie mécanique… Quelle usine à gaz! On peut difficilem­ent imaginer plus compliqué. Combinez les rendements énergétiqu­es de chaque étape, cela donne un rendement global ridicule. Quel gaspillage d’énergie! Et vous indiquez à juste titre que l’étape de production « propre » d’hydrogène (par électrolys­e) est très onéreuse. Alors est-ce vraiment le bon choix? Sans oublier le problème du stockage sous pression (ou liquéfié) de l’hydrogène, également énergivore et nécessitan­t des réservoirs renforcés lourds; ce dernier facteur milite en faveur des trains et poids lourds plutôt que des voitures – encore moins des avions. Concernant les batteries, vous évoquez des batteries fer-air. Bien sûr, c’est un métal bon marché, mais il présente deux inconvénie­nts qui l’ont écarté jusqu’ici : un potentiel électrique assez faible (c’est une donnée électrochi­mique intrinsèqu­e, incontourn­able) et… comment produit-on le fer métallique? Dans des hauts-fourneaux où les oxydes de fer sont réduits par du carbone en dégageant du… CO2! (La phrase « le résidu [rouille] peut être recyclé de nouveau en poudre de fer » ferait sourire n’importe quel chimiste. Recyclé comment? En le réduisant avec du carbone et en dégageant du CO2, par exemple?) Cherchez l’erreur! Ces considérat­ions ne font que confirmer que l’énergie la plus propre est… celle qu’on ne consomme pas.˜

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