L’énergie la plus propre...
Je voudrais revenir sur vos articles sur les nouvelles énergies de motorisation (n° 962). Concernant l’hydrogène (p. 28), est-ce que vous vous rendez compte de la complexité du processus énergétique? Énergie primaire « propre » = nucléaire > thermique > électricité > hydrogène > stockage à l’état comprimé > pile à combustible > électricité > énergie mécanique… Quelle usine à gaz! On peut difficilement imaginer plus compliqué. Combinez les rendements énergétiques de chaque étape, cela donne un rendement global ridicule. Quel gaspillage d’énergie! Et vous indiquez à juste titre que l’étape de production « propre » d’hydrogène (par électrolyse) est très onéreuse. Alors est-ce vraiment le bon choix? Sans oublier le problème du stockage sous pression (ou liquéfié) de l’hydrogène, également énergivore et nécessitant des réservoirs renforcés lourds; ce dernier facteur milite en faveur des trains et poids lourds plutôt que des voitures – encore moins des avions. Concernant les batteries, vous évoquez des batteries fer-air. Bien sûr, c’est un métal bon marché, mais il présente deux inconvénients qui l’ont écarté jusqu’ici : un potentiel électrique assez faible (c’est une donnée électrochimique intrinsèque, incontournable) et… comment produit-on le fer métallique? Dans des hauts-fourneaux où les oxydes de fer sont réduits par du carbone en dégageant du… CO2! (La phrase « le résidu [rouille] peut être recyclé de nouveau en poudre de fer » ferait sourire n’importe quel chimiste. Recyclé comment? En le réduisant avec du carbone et en dégageant du CO2, par exemple?) Cherchez l’erreur! Ces considérations ne font que confirmer que l’énergie la plus propre est… celle qu’on ne consomme pas.