LES PLANS DE L’ETAT POUR NOS CAMPAGNES
Dans le Cantal, le ministre délégué au numérique et la secrétaire d’État chargée de la ruralité ont détaillé le plan du gouvernement pour numériser les zones peu denses en habitants.
Au salon RuraliTIC – Le smart village, qui s’est déroulé du 23 au 25 août au Centre des congrès d’Aurillac (Cantal), les élus se sont succédé au pupitre avec un leitmotiv commun : l’attractivité des territoires ruraux. L’évènement, dont c’était cette année la dix-septième édition, a été ouvert par Dominique Faure. La secrétaire d’État chargée de la ruralité a d’emblée évoqué les questions de l’isolement, de l’illectronisme et de l’activité économique dans les zones blanches. Après avoir rappelé que l’Auvergne avait été la première région couverte à 100 % en haut débit en 2009, elle a aussi affirmé son ambition de garantir un égal accès de l’ensemble de la population au numérique tout en préconisant de placer ce dernier au coeur des politiques rurales. « Assurer la couverture numérique des territoires, c’est accompagner leur revitalisation », a-t-elle déclaré, sous-entendant que la qualité de vie était liée au réseau mobile et internet. Et elle a rappelé l’objectif du gouvernement de parvenir à un taux de 98 % de la population couverte par la 4G d’ici à la fin de l’année.
Développer le télétravail avec la 5G
L’autre membre du gouvernement présent au RuraliTIC, Jean-Noël Barrot, le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, a ensuite détaillé les mesures prises et qui restent à prendre pour désenclaver et faire rayonner la ruralité. Il a d’abord appuyé les propos de Dominique Faure en rappelant les objectifs du New Deal Mobile, les engagements pris en 2018 par les opérateurs avec le gouvernement et l’Arcep, l’autorité de régulation des télécoms, pour assurer la couverture 4G de 100 % de la population à l’horizon 2027. Le ministre délégué a ensuite évoqué la 5G comme un moyen de développer l’attractivité des territoires ruraux en permettant notamment de télétravailler ou de participer à des visioconférences sans souci de bande passante. Jusqu’en 2025, les opérateurs ont l’obligation de déployer un quart du réseau dans des zones peu denses.
« Le plus grand chantier du début de ce siècle »
Jean-Noël Barrot a aussi fait le point sur le déploiement de la fibre optique, dont le gouvernement attend la généralisation sur tout le territoire
« Assurer la couverture numérique des territoires, c’est accompagner leur revitalisation » Dominique Faure, secrétaire d’État chargée de la ruralité
dès 2025. Il a rappelé les résultats des réseaux d’initiative publique (RIP), qui ont permis l’installation de trois millions de lignes de fibre optique en zones rurales en dix ans, certaines étant parfois « mieux couvertes que des villes moyennement denses ». Le ministre délégué n’a pas non plus éludé certaines malfaçons, dans ce qu’il nomme « le plus grand chantier du début de ce siècle, mais dont la qualité n’est pas présente partout ». Il a ainsi missionné Philippe Le Grand, le président d’InfraNum (association qui regroupe plus de 200 entreprises du très haut débit), et Nicolas Guérin, le président du comité stratégique de filière « Infrastructures numériques » (qui regroupe fabricants de câbles et opérateurs télécoms), de « remettre des propositions concrètes pour améliorer la qualité des réseaux. Avec notamment une meilleure formation et un meilleur suivi des sous-traitants, en particulier en ce qui concerne les raccordements dans les points de mutualisation (les armoires de rue qui raccordent les utilisateurs finaux au réseau, NDLR) ». Le déploiement de la fibre optique doit par ailleurs s’accompagner de la fermeture des lignes de cuivre, trois fois plus gourmandes en énergie. La sobriété numérique étant l’un des chevaux de bataille de la Première ministre, Élisabeth Borne. Enfin, pour lutter contre l’illectronisme, qui touche au bas mot treize à quatorze millions de Français, Jean-Noël Barrot compte sur les 4 000 conseillers numériques formés par l’État, déjà recrutés ou en voie de l’être. 40 % d’entre eux agissent en zones rurales. Ainsi, à eux seuls, les seize conseillers du Cantal ont-ils accompagné près de 5000 personnes, d’après le ministre délégué. Et ils ont encore du travail sur la planche! Beaucoup.