“Le numérique a grandement accéléré la recherche ”
TROIS QUESTIONS À DELPHINE BOUTTET, INGÉNIEURE DE L’INSTITUT TECHNIQUE AGRICOLE ARVALIS ET RESPONSABLE DE LA DIGIFERME DE BOIGNEVILLE (ESSONNE).
Digiferme promeut l’agriculture connectée, de quoi s’agit-il ?
Le réseau des Digifermes a été créé en 2016.
Nous sommes un institut de recherche appliquée bien connu des agriculteurs. Notre objectif est de leur apporter des références pratico-pratiques. On est un peu leur association 60 millions de consommateurs, si vous voulez. Nos quatorze Digifermes expérimentales s’évertuent à tester des technologies qui seront vraiment utiles, utilisables et utilisées par les agriculteurs.
Comment le numérique s’est-il immiscé dans l’agriculture et qu’apporte-t-il ?
Il a d’abord percé dans les élevages où les caméras connectées ont permis de lever beaucoup de contraintes liées à la surveillance des bêtes. Cela a évité aux éleveurs de passer la nuit dans l’étable. Plus globalement, le numérique a grandement accéléré la recherche, en particulier pour la sélection variétale en pratiquant le phénotypage à haut débit (caractérisation des traits apparents d’un individu, NDLR). On est aussi capables d’utiliser des capteurs très variés, très puissants et aussi souvent très chers pour conduire un certain nombre de recherches dans le cadre de l’adaptation au changement climatique et d’une meilleure approche agroécologique.
Testez-vous des équipements déjà commercialisés ?
Qu’il s’agisse de prototypes en cours de fabrication par les start-up ou de matériels déjà commercialisés, nous appliquons la même rigueur expérimentale. Mais on ne communiquera pas sur les résultats de la même façon. Nous serons plus cléments avec un produit encore en phase de conception.