LES JO PARIS 2024 SOUS SURVEILLANCE ALGORITHMIQUE
L’Assemblée nationale a adopté, le 28 mars, le texte de loi régissant l’organisation des prochains jeux Olympiques.
Quelques jours après la réforme des retraites, les députés ont été de nouveau appelés à voter un texte ayant fait l’objet d’une procédure accélérée : le projet de loi relatif aux jeux Olympiques de 2024. Mais, cette fois, nul besoin de recourir à l’article 49.3 de la Constitution. Car, comme les sénateurs le 31 janvier, les députés ont adopté ce texte en première lecture le 28 mars, par 400 voix pour et 93 contre. Le projet de loi n’en est pourtant pas moins controversé, avec son arsenal de mesures consacrées à la sécurité, des scanners corporels à l’entrée des sites olympiques aux enquêtes administratives étendues aux athlètes, à certains médias et sponsors. Et en particulier son article 7, qui autorise, « à TITRE ExPéRIMENTAL ET JUSQU’AU 31 DéCEMBRE 2024 », la vidéosurveillance dite algorithmique ou automatisée. Ainsi, les services de police et de gendarmerie, les pompiers et même les agents de sécurité de la SNCF et de la RATP pourront utiliser l’IA pour analyser en temps réel les images collectées par les caméras de surveillance et les drones. « À SITUATION ExCEPTIONNELLE, MOyENS ExCEPTIONNELS », a justifié le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Agnès Callamard, la secrétaire générale d’Amnesty International, a pour sa part dénoncé « UN PROJET POLITIQUE DANGEREUx, QUI POURRAIT DéBOUCHER SUR DE GRAvES vIOLATIONS DES DROITS HUMAINS ». Députés et sénateurs doivent désormais se réunir en commission mixte paritaire pour s’accorder sur la version finale du texte. L’expérimentation pourrait commencer dès le 8 septembre, avec la Coupe du monde de rugby.