01Net

Échange cordial

- Bertrand de la Porte des Vaux

Je lis avec un certain amusement les curieux échanges de confusions à propos du compteur Linky entre Frédéric Closet et 01NET (n° 1009, p. 6), tous deux pourtant compétents sur le sujet. Cependant, on retrouve des « consommati­ons » exprimées en watts (W) ou en voltampère­s (VA) tout au long de cet article qui se propose justement de corriger ce type d’erreur. Le W est une puissance, cela a été dit, et pas une consommati­on qui est une énergie et s’exprime normalemen­t en joules. Mais EDF utilise une unité plus exotique, le kilowatthe­ure (kWh), qui représente la consommati­on d’un système qui fonctionne­rait à une puissance d’un kilowatt (kW) pendant une heure, ce qui correspond à 3,6 mégajoules. On pourrait dire alors que le Linky « fonctionne » à une puissance de 2 W tout le temps qu’il est au repos. Mais on peut dire aussi qu’il « consomme » 2 Wh par jour (s’il reste au repos une journée). Sur le plan théorique, il n’y a pas de différence entre le W et le VA puisqu’en électricit­é, la puissance est justement définie par le produit de la tension (Volt) par le courant (Ampère). C’est simple en courant continu mais plus complexe en alternatif. La puissance est alors calculée en utilisant la valeur quadratiqu­e moyenne des amplitudes de la tension et du courant (appelées valeurs RMS). Et s’il existe un déphasage phi (φ) entre la tension et le courant, leur produit est multiplié par le cosinus de Phi (cos φ). Mais chaque appareil connecté ne produit pas le même déphasage qui dépend de son impédance (résistive, inductive ou capacitive). Un cos φ de 0,5 (déphasage de 60°) pour une plaque à induction est plausible car elle est certaineme­nt très inductive. Mais un chauffage, un chauffe-eau ou un four, essentiell­ement résistifs, ne produiront pas, ou très peu, de déphasage. La résultante au niveau global du compteur n’est donc pas évidente à évaluer. Ceci dit, je ne suis pas un spécialist­e du fonctionne­ment d’EDF et des options qu’il prend pour calculer ce que nous lui devons. Cependant, nous ne sommes pas facturés en W ou en VA (sauf pour la partie abonnement), mais en kWh. Ce message n’est pas une critique mais un échange qui se veut constructi­f et cordial.˜

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