Saint-Michel se rebiffe contre les trafics
Les commerçants du quartier vont baisser le rideau pour protester contre les trafics
La centaine de commerçants concernée devrait suivre l’appel. Mardi 4 juillet à 15 h, les commerçants du quartier Saint-Michel baisseront le rideau. Un acte symbolique contre « l’augmentation et l’aggravation des actes d’incivilité (violences, vols, saleté, trafics) » dans le quartier, comme le dit le communiqué de l’association de commerçants. Driss Ben Haddou, patron de la boutique Le Mogador, explique le ras-lebol. « Il y a toujours eu des petits deals à Saint-Michel, mais depuis un an, particulièrement rue des Faures, ça s’est aggravé, avec une vingtaine de jeunes qui trafiquent au grand jour, insultent, particulièrement les filles, volent et agressent parfois les passants. Quand ce ne sont pas des bagarres entre eux qui peuvent se terminer au couteau. » Les commerces situés en première ligne n’en peuvent plus. « La réputation de certains établissements, comme le restaurant El Boqueron, connu pour la qualité de sa cuisine, en pâtit. Certains commerces envisagent même de fermer ! » La mairie est parfaitement au courant de la situation. « Emilie Kuziew, maire-adjointe de quartier, nous soutient. Alain Juppé a écrit au préfet. Mais, maintenant, nous réclamons des actes », demande Driss Ben Haddou.
« On a assez donné »
« Le ras-le-bol est compréhensible, admet Jean-Louis David, adjoint au maire chargé de la vie urbaine et de la coordination de la politique de proximité, mais il ne faut pas croire que la police nationale ne soit pas active, même si les résultats ne sont pas immédiats. Il faut lui laisser un peu de temps. » En attendant, Alain Juppé a demandé jeudi que la police municipale soit plus présente dans le quartier. Et, même si une caméra ne ferait sans doute que déplacer le problème, les commerçants y sont favorables. « Que ces deals aillent se faire ailleurs, clame Driss Ben Haddou, nous, on a assez donné depuis un an, après avoir subi les travaux du quartier pendant trois ans. On a aussi droit à la sécurité et à la tranquillité. »