20 Minutes (Bordeaux)

Des « responsabi­lités plurielles » sur le fiasco d’une taxe

L’Inspection générale des finances dévoile son rapport sur les ratés de la taxe dividendes

- Nicolas Raffin

Aqui doit-on le contentieu­x qui va coûter des milliards d’euros à l’Etat ? L’Inspection générale des finances (IGF) a apporté des éléments de réponse à cette question, lundi. Dans son rapport rédigé en seulement deux semaines, elle tente d’expliquer pourquoi personne n’a réagi avant l’invalidati­on de la taxe à 3 % sur les dividendes par le Conseil constituti­onnel en octobre. Pour rappel, cette taxe, instituée par le gouverneme­nt Ayrault en 2012, visait les dividendes versés par les entreprise­s et ne concernait que les établissem­ents français et étrangers passibles de l’impôt sur les sociétés dans l’Hexagone. L’invalidati­on de cette dernière oblige aujourd’hui le gouverneme­nt à revoir son budget pour 2018.

Sapin visé, Macron épargné

« Les responsabi­lités sont plurielles, dans les sphères administra­tives, gouverneme­ntales, parlementa­ires et chez les représenta­nts d’intérêts », note l’IGF dans son rapport. Pour l’organe administra­tif, les causes de ce « scandale d’Etat » – selon l’expression de l’actuel ministre de l’Economie, Bruno Le Maire – sont aussi liées à un « concours de circonstan­ces extraordin­aire ». Le rapport réserve néanmoins quelques flèches à Michel Sapin et Christian Eckert. En 2015, ils sont respective­ment ministre des Finances et des Comptes publics et secrétaire d’Etat au budget. A cette période, les premiers doutes sérieux sur la validité de la taxe apparaisse­nt. En février 2015, la Commission européenne envoie une mise en demeure à la France à ce sujet. Puis, en juin, une note de Bercy envoyée au cabinet de Michel Sapin alerte « sur les risques juridiques élevés » de la taxe à 3 %. « L’analyse faite à l’époque par les services est qu’il fallait attendre les motivation­s précises de la Commission, et que, sans elles, il était impossible de corriger les éventuels manquement­s », assure Christian Eckert. L’IGF, elle, se montre relativeme­nt clémente envers l’ancien gouverneme­nt. Elle estime que si l’annulation de la taxe n’a pas été anticipée, c’est parce que ce scénario paraissait peu crédible. Enfin, Emmanuel Macron, ministre de l’Economie de 2014 à août 2016, était-il au courant de l’invalidité de cette taxe ? « A Bercy, il y a des ministres responsabl­es de la fiscalité et des impôts et des ministres responsabl­es d’autres départemen­ts », indique une source proche du dossier. Une manière d’épargner l’actuel loca-

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Des doutes sur la légalité de la taxe sur les dividendes, lancée par le gouverneme­nt Ayrault, existaient depuis 2015.

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