20 Minutes (Bordeaux)

« Daho l’aime pop », une exposition loin d’être au top

« Daho l’aime pop ! » retrace soixante-dix ans de musique

- Fabien Randanne

Timbre grave et voix caressante, Etienne Daho pourrait nous lire l’annuaire que cela ne nous lasserait jamais, pense-t-on. Erreur. A la Cité de la musique-Philharmon­ie de Paris, il nous lit Wikipédia à travers le casque audio, vissé sur nos oreilles… et on décroche. « Daho l’aime pop! », s’exclame le titre de l’exposition. Nous aussi, on l’aime, la pop. Mais pas comme ça. Elle s’étale là, figée en 200 photos d’artistes, composant une frise chronologi­que débutant avec Charles Trenet et Edith Piaf dans les années 1950 pour finir de nos jours avec La Femme et ses contempora­ins.

Branchitud­e consensuel­le

Dans le dossier de presse, les commissair­es de l’exposition écrivent que le chanteur se positionne comme « témoin, passeur, et même exégète de la vie musicale française ». Rien que ça. Il y a des évidences (Françoise Hardy, Serge Gainsbourg, Taxi Girl, Les Rita Mitsouko, Niagara, Philippe Katerine…) et quelques noms méconnus ou oubliés que l’on a, reconnaiss­ons-le, parfois envie d’aller écouter (Gérard Manset, La Souris déglinguée, Les Fils de joie…). L’ensemble compose un paysage sonore d’un bon goût certain, à la branchitud­e consensuel­le, sans plaisir véritablem­ent coupable. On s’étonne de trouver NTM ou April March. Mais, comme l’écrit Etienne Daho dans le dossier de presse : « Aujourd’hui, la pop a des contours fluctuants et se moque des définition­s. » Alors soit. Trois salles complètent le programme. L’une diffuse en boucle des archives de l’INA. Une autre propose un juke-box de 200 morceaux sélectionn­és par l’artiste et offre la possibilit­é d’écouter les chansons de son choix. Enfin, une alcôve présente des portraits des artistes de la jeune scène française (Lescop, Lou Doillon, Calypso Valois…) ou leurs aînés (Dominique A, Elli Medeiros…) prises par Etienne Daho. Ces photos ont été le point de départ de « Daho l’aime pop ! » Or, comme il n’y en avait pas suffisamme­nt à exposer, la Philharmon­ie lui a proposé « un projet plus opulent ». Résultat : cette séance de diapos qui fait plus flop que pop. On aurait préféré qu’il nous raconte son week-end à Rome.

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L’événement de la Philharmon­ie de Paris mêle chansons à écouter et photos.

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