20 Minutes (Bordeaux)

Hosoda joue la carte jeune avec « Mirai no mirai »

Le réalisateu­r d’animés japonais a présenté son prochain film, « Mirai no mirai »

- Propos recueillis par Mathias Cena, à Tokyo

On compare souvent Mamoru Hosoda à son aîné Hayao Miyazaki. Le réalisateu­r des Enfants loups a présenté, la semaine dernière avec une bande-annonce, son prochain film, Mirai no mirai, dont la sortie est prévue au Japon en juillet (la date française sera annoncée prochainem­ent). 20 Minutes a rencontré le Japonais de 51 ans, à Tokyo, pour évoquer son oeuvre et son nouveau long-métrage, qui raconte l’histoire d’un garçon de 4 ans sur le point de devenir grand frère.

Le style graphique de Mirai no mirai semble très en rondeur. Est-ce pour refléter le monde vu par un enfant de 4 ans ?

J’avais effectivem­ent en tête de faire des dessins « mignons ». J’ai voulu montrer des choses que seul un petit garçon de 4 ans voit, ses aspects sérieux en même temps que ses côtés hédonistes.

Vos films racontent souvent l’histoire d’un enfant qui se construit à travers diverses épreuves…

Ce que j’aime, c’est la transforma­tion. Par exemple, un homme et une femme se rencontren­t, il se passe quelque chose et ils tombent amoureux. Ou au contraire, deux amants s’éloignent à la suite d’un événement. C’est ce genre de transforma­tions que j’aime voir dans les films. Et il se trouve que l’enfant est celui qui se transforme le plus : son corps grandit, son coeur et son âme se développen­t.

Cherchez-vous à provoquer ce genre de transforma­tion chez le spectateur ?

L’humain, bien souvent, ne sait pas vraiment ce qu’il veut. Il est très important d’avoir des choses dans la vie qui nous font prendre conscience de ce que l’on recherche. Ça peut être la famille, l’être aimé ou… un film. J’aimerais beaucoup que mes films puissent permettre cette prise de conscience au spectateur.

On vous compare sans cesse à Hayao Miyazaki, ça vous agace ?

En étant moi-même devenu réalisateu­r de films d’animation, je ne pouvais pas être éternellem­ent un fan de Miyazaki, comme quand j’avais 12 ans. Il a fallu, par mon propre chemin, ma propre expérience, que je trouve mon propre style et que je mesure mes films aux siens. Je pense que c’est une bonne chose qu’il continue à réaliser, bien qu’il ait annoncé sa retraite. Je trouve très intéressan­t d’avoir des points de vue variés sur le monde d’aujourd’hui et sur notre société : sa vision, celles d’autres réalisateu­rs, la mienne…

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Le cinéaste devant l’affiche de son long-métrage à Tokyo, le 13 décembre.

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