Michalak annonce sa retraite et repart avec une certaine idée de son sport
L’ancien international se retirera des terrains à la fin de la saison
Quel coup de vieux ! Lundi, Frédéric Michalak, 35 ans, a annoncé qu’il allait mettre un terme à sa carrière pro, sous le maillot du LOU. Qu’on l’érige en génie absolu ou en plus grande escroquerie du XXIe siècle, le demi d’ouverture s’en va en laissant derrière lui une certaine idée du rugby, du French flair et de l’école toulousaine. « Fred cherchait à faire de ce jeu un produit intelligent, spectaculaire, et efficace », se souvient Pierre Villepreux, ex-sélectionneur du XV de France. « Il jouait en fonction de ce qu’il voyait, pas en fonction de schémas », complète Imanol Harinordoquy, qui l’a longuement côtoyé chez les Bleus. Le garçon avait tout du phénomène. Titulaire en finale du championnat à seulement 19 ans, Michalak signe deux coups de pied magistraux pour assurer la victoire au Stade Toulousain, à qui il aura donné ses plus belles années. Celles d’avant les blessures. Mais il ne s’en est jamais caché. « J’aime encore jouer au rugby, assure l’intéressé. Mais je m’aperçois que, physiquement, je ne suis plus au même point. » Comme tous les génies précoces, le Toulousain a séduit un temps les spécialistes avant qu’on ne parle plus que de ce qui lui manquait : la régularité et un jeu au pied adapté au rugby moderne. Ses lacunes ont éclaté au grand jour lors d’une demi-finale de Coupe du monde 2003 contre l’Angleterre. Michalak dévisse une chandelle sur son premier ballon avant de multiplier les pénalités ratées. Le reste de sa carrière a oscillé entre coups d’éclat et coups de grisou. Ses défenseurs diront qu’il était la caution rugbystique d’équipes en mal de créateurs et mettront en avant son palmarès : meilleur réalisateur de l’histoire des Bleus (436 points en 77 capes), trois fois champion de France et six fois champion d’Europe. « Le fait d’avoir eu une fin de carrière moins reconnue a peut-être terni son image, concède Pierre Villepreux. Mais il n’y aura eu que peu de moments d’obscurité, finalement. »
« Je m’aperçois que, physiquement, je ne suis plus au même point. »
Frédéric Michalak