Les scénarios pour sortir l’Italie de l’impasse
Aucune des trois premières forces politiques transalpines n’obtient la majorité absolue
A u lendemain des législatives italiennes, le quotidien transalpin Il Tempo a résumé la situation ainsi : « Quel bordel ». Aucune des trois forces électorales n’obtient la majorité absolue. La coalition de gauche s’est écroulée (23 %), le Mouvement 5 étoiles, antisystème, remporte le plus de suffrages (32,2 %), et la coalition de droite-extrême droite arrive en tête des législatives (37,3 %). Les adversaires de dimanche vont devoir nouer des alliances pour diriger la troisième économie de la zone euro. 20 Minutes liste différents scénarios post-électoraux.
Maintenir le gouvernement actuel avant des élections.
« Le chef du gouvernement Paolo Gentiloni n’a pas besoin de demander la confiance du futur Parlement pour gérer les affaires courantes. Il peut laisser passer du temps, puisque la limite est fixée à fin décembre », souligne Christophe Bouillaud, professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Grenoble. Face à l’impossibilité de mettre d’accord trois forces politiques, le professeur estime que de nouvelles élections pourraient se tenir au printemps. « Paolo Gentiloni pourrait être tenté, mais le M5S lui opposerait un refus net », estime Frédéric Attal, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis.
Une alliance des partis « traditionnels », centre-gauche et droite.
Les partis traditionnels proeuropéens – le Partito democratico (centregauche) de Matteo Renzi et Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi – pourraient-ils s’allier? Peu probable, selon Frédéric Attal, qui rappelle : « La Ligue est une formation d’extrême droite incompatible avec le Partito democratico de Matteo Renzi. » Ce scénario séduit pourtant Christophe Bouillaud, « car les partis traditionnels pourraient s’allier au nom de la responsabilité vis-à-vis de l’Union européenne », assure-t-il. Matteo Renzi et Silvio Berlusconi seraient exclus de l’équation. Le premier a démissionné de la direction du Parti démocrate lundi, quand Silvio Berlusconi est inéligible.
Une alliance du Mouvement 5 étoiles et du Parti démocrate.
Pour obtenir une majorité à la Chambre des députés, le M5S pourrait tendre la main aux élus du Parti démocrate sévèrement battu. « Le M5S peut se tourner vers les élus les plus à gauche du Parti démocrate ou ses alliés », estime Frédéric Attal. Ce scénario est pourtant repoussé par Christophe Bouillaud : « Je ne vois pas les élus proeuropéens du Parti démocrate soutenir un M5S qui irait ferrailler contre Bruxelles ou Angela Merkel », juge-t-il.