La boîte à outils du participatif
Ce type d’habitat, en plein essor, suppose une implication, de la conception à la gestion
On l’appelle souvent « la troisième voie » du logement, entre l’habitat social public et la promotion privée. Mais l’habitat participatif paraît encore difficile à cerner. Eclairage en quatre interrogations.
En quoi consiste-t-il exactement ?
Colocation, copropriété, communauté ? La question n’est pas là. « C’est une démarche qui permet à un groupe de personnes d’être non plus consommateur, mais acteur de son cadre de vie », explique Stefan Singer, directeur de Hab-Fab, coopérative visant au développement de l’habitat participatif en Occitanie. Et ce, « dès la conception de son habitat, puis lors de la construction, et très souvent ensuite pour la gestion quotidienne ». Mais pas forcément. Surtout, précise Gabrielle Paoli, chargée, pour le mouvement citoyen des Colibris, du projet Oasis qui recense et accompagne 600 lieux de vie collectifs, « le degré de partage est différent selon les envies de chaque groupe ».
A qui s’adresse l’habitat participatif ?
« A tout le monde », répondent les deux spécialistes. « Et il y a de plus en plus de projets avec une grande mixité, des très modestes aux plus aisés », ajoute Stefan Singer. « Le concept est né dans les années 1970, raconte Gabrielle Paoli, chez les jeunes influencés par les courants libertaires. Il a depuis largement évolué et concerne notamment beaucoup de retraités et de familles. » De plus, on peut s’y lancer en n’y connaissant rien à l’immobilier, rassurent-ils. « Entre le début du projet et la livraison, il s’écoule souvent trois au quatre ans. Ce qui laisse le temps d’apprendre. »
« A être honnête avec soi-même et avec les autres, selon Stefan Singer. A adopter une attitude de dialogue et d’écoute
A quoi s’engage-t-on ?
qui permet de prendre des décisions ensemble. » Gabrielle Paoli précise : « Ce que l’on préconise, c’est de commencer par se mettre d’accord collectivement sur la raison d’être du projet. Ensuite, on s’engage vis-à-vis de cette promesse initiale, avec tout ce que cela implique : travail intérieur, investissement financier, disponibilité... »
Et si l’on veut se lancer, comment fait-on ?
« On va voir ce qui existe déjà, répondent en choeur Gabrielle Paoli et Stefan Singer, car il faut le voir pour le croire. » Ensuite, « on se connecte aux réseaux locaux, qui recensent les projets, reprend Stefan Singer. Aujourd’hui, il y en a partout. Il n’y a plus de territoire vierge ! »