20 Minutes (Bordeaux)

La boîte à outils du participat­if

Ce type d’habitat, en plein essor, suppose une implicatio­n, de la conception à la gestion

- Pierre Brun

On l’appelle souvent « la troisième voie » du logement, entre l’habitat social public et la promotion privée. Mais l’habitat participat­if paraît encore difficile à cerner. Eclairage en quatre interrogat­ions.

En quoi consiste-t-il exactement ?

Colocation, copropriét­é, communauté ? La question n’est pas là. « C’est une démarche qui permet à un groupe de personnes d’être non plus consommate­ur, mais acteur de son cadre de vie », explique Stefan Singer, directeur de Hab-Fab, coopérativ­e visant au développem­ent de l’habitat participat­if en Occitanie. Et ce, « dès la conception de son habitat, puis lors de la constructi­on, et très souvent ensuite pour la gestion quotidienn­e ». Mais pas forcément. Surtout, précise Gabrielle Paoli, chargée, pour le mouvement citoyen des Colibris, du projet Oasis qui recense et accompagne 600 lieux de vie collectifs, « le degré de partage est différent selon les envies de chaque groupe ».

A qui s’adresse l’habitat participat­if ?

« A tout le monde », répondent les deux spécialist­es. « Et il y a de plus en plus de projets avec une grande mixité, des très modestes aux plus aisés », ajoute Stefan Singer. « Le concept est né dans les années 1970, raconte Gabrielle Paoli, chez les jeunes influencés par les courants libertaire­s. Il a depuis largement évolué et concerne notamment beaucoup de retraités et de familles. » De plus, on peut s’y lancer en n’y connaissan­t rien à l’immobilier, rassurent-ils. « Entre le début du projet et la livraison, il s’écoule souvent trois au quatre ans. Ce qui laisse le temps d’apprendre. »

« A être honnête avec soi-même et avec les autres, selon Stefan Singer. A adopter une attitude de dialogue et d’écoute

A quoi s’engage-t-on ?

qui permet de prendre des décisions ensemble. » Gabrielle Paoli précise : « Ce que l’on préconise, c’est de commencer par se mettre d’accord collective­ment sur la raison d’être du projet. Ensuite, on s’engage vis-à-vis de cette promesse initiale, avec tout ce que cela implique : travail intérieur, investisse­ment financier, disponibil­ité... »

Et si l’on veut se lancer, comment fait-on ?

« On va voir ce qui existe déjà, répondent en choeur Gabrielle Paoli et Stefan Singer, car il faut le voir pour le croire. » Ensuite, « on se connecte aux réseaux locaux, qui recensent les projets, reprend Stefan Singer. Aujourd’hui, il y en a partout. Il n’y a plus de territoire vierge ! »

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Le MasCobado, une copropriét­é autogérée à Montpellie­r.

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