D’irréductibles zadistes
Une poignée d’opposants au projet d’aéroport comptent bien résister alors que l’expulsion des habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes se précise. Leurs soutiens se font moins nombreux.
L’Etat l’a répété à plusieurs reprises : les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) qui n’auront pas régularisé leur situation dans le cadre d’un projet agricole seront expulsables à partir du 1er avril. Le délai est expiré et l’immense majorité des 200 à 300 personnes installées sur l’ex-future zone aéroportuaire sont aujourd’hui sous la menace d’une intervention des forces de l’ordre. « Tous les lieux seront défendus », assurent les zadistes qui invitent « celles et ceux qui soutiennent l’avenir de la ZAD à s’organiser en conséquence ». Les soutiens sont toutefois moins affirmés qu’avant le 17 janvier, date de l’abandon du projet d’aéroport. La plupart des militants anti-NDDL historiques ont pris leurs distances avec la ZAD, notamment ses éléments les plus radicaux. « Le contexte a changé, le combat contre l’aéroport est gagné, insiste Julien Durand, porte-parole de l’Acipa, la principale association anti-aéroport. La meilleure façon d’écrire l’avenir de la zone est désormais de se signaler auprès de l’Etat et d’ouvrir le dialogue. La radicalisation va à l’encontre du but recherché, à savoir l’apaisement. Chacun devra prendre ses responsabilités. » Les élus opposés au projet d’aéroport (CéDpa) sont du même avis. Tout comme les agriculteurs riverains. « On a gagné la lutte. Ceux qui ne l’ont pas compris et veulent rester dans l’illégalité n’auront pas notre soutien », confirme Sylvain Fresneau, éleveur sur la ZAD.
« Ça prendra du temps »
Le collectif paysan Copain, qui défend, comme les zadistes, une « gestion collective des terres », modèle rejeté par l’Etat, est divisé. Mais son porteparole, Vincent Delabouglise, assure qu’il s’opposera aux expulsions des 90 lieux de vie, se disant prêt à mobiliser des « tracteurs vigilants » face aux forces de l’ordre. « L’urgence est surtout de donner du temps aux uns et aux autres, réclame-t-il. L’Etat n’a aucun intérêt à intervenir maintenant, si ce n’est pour mettre le feu. Je suis convaincu que ceux qui ne veulent pas se régulariser, qui ont d’autres velléités, partiront d’eux-mêmes. Mais ça prendra du temps. C’est ce qu’il s’est passé sur le plateau du Larzac. »