20 Minutes (Bordeaux)

Des examens à une inconnue

Leurs partiels auront-ils lieu comme prévu ? Des étudiants témoignent à « 20 Minutes » de leur inquiétude alors que les blocages se poursuiven­t dans certaines université­s.

- Delphine Bancaud

La donne a changé. La semaine passée, le président de la Conférence des présidents des université­s, Gilles Roussel, affirmait que les examens auraient bel et bien lieu, et ce, malgré les blocages d’université­s par des étudiants protestant contre la réforme de l’accès à l’Enseigneme­nt supérieur (loi «orientatio­n et réussite des étudiants », ORE). Lundi, toutefois, les partiels qui devaient avoir lieu à l’université de Nanterre (Hauts-de-Seine) ont dû être reportés. «Des chaises et des bureaux étaient entassés devant les locaux, rapporte Félix, un lecteur de 20 Minutes en deuxième année de droit. Sans pour autant être pour la réforme, j’ai envie comme 70 % des étudiants de ma fac de passer mes examens. J’avais révisé à fond. » Le report de certains examens inquiète aussi Héloïse, en première année de licence humanités, droit, économiege­stion : «Cela va être compliqué de retrouver un créneau compatible avec les contrainte­s d’emplois du temps des profs et des étudiants.»

« On a rendu copie blanche »

A l’université de Bordeaux, où Tamari est inscrite en première année de psychologi­e, les examens sont pour l’heure maintenus. Mais beaucoup de cours ont été annulés en raison de blocages : « Je vous avoue avoir été mise en difficulté, surtout dans certaines matières où je n’étais pas assez à l’aise », déplore la jeune femme. Quant à l’éventualit­é d’une certaine indulgence des profs, elle ne fait pas l’unanimité. «Je ne souhaite pas que les profs mettent la moyenne à tout le monde, s’emporte Héloïse. J’ai envie que mon année soit validée parce que je le mérite.» D’autres solutions sont déjà évoquées dans certaines facs : « Les profs ont évoqué l’idée d’un devoir maison, indique Félix. Mais ce ne serait pas très juste, car certains étudiants pourraient se faire aider.» Bien que les étudiants trouvent l’annulation de partiels pénalisant­e pour leurs études, certains adhèrent au mouvement de protestati­on contre la loi ORE. A Lille, où Morgane est étudiante en deuxième de licence de sciences politiques, la fac n’a pas été bloquée lors du début des examens, car des CRS étaient présents devant et dedans : « On s’est réuni pour soutenir nos profs grévistes. On a fini matraqué et gazé. » Du coup, les étudiants ont trouvé un autre moyen que le blocage pour protester. « On a rendu copie blanche ou dessiné, écrit des pamphlets pour dire pourquoi on faisait grève. »

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Devant l’université de Tolbiac à Paris, le 29 mars.
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Le 9 avril, des étudiants ont investi le toit de la fac de Nanterre.

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