Humain
L’Économie Sociale et Solidaire séduit des entrepreneurs soucieux de l’intérêt général.
Et si l’avenir de l’économie tenait en trois lettres ? ESS. Ces initiales ne cachent ni une nouvelle option du BAC, ni le titre d’un jeu vidéo à la mode, mais bien l’Economie Sociale et Solidaire. Soit le regroupement d’organisations (entreprises, associations, coopératives, mutuelles ou fondations) dont le fonctionnement vise l’intérêt général plutôt que l’enrichissement personnel. « L’ESS, c’est une autre façon d’entreprendre qui concilie performance économique, utilité sociale, ancrage local, respect de l’homme et protection de l’environnement » résume Françoise Bernon, Déléguée générale du « Labo de l’ESS ». Une association de réflexion collaborative qui analyse et valorise les initiatives de l’ESS.
Avec 2,3 millions d’emplois (soit plus de 10% de l’emploi salarié en France), et plus de 100 000 nouveaux emplois créés chaque année, l’ESS n’a aujourd’hui plus rien d’une déclinaison souriante et/ou un peu hippie de l’économie traditionnelle. Au contraire, elle représente un secteur extrêmement dynamique qui contribue à la richesse nationale à travers la réussite de structures telles que des coopératives agricoles, des mutuelles de santé ou des entreprises sociales. « Le nombre de jeunes qui rejoignent l’ESS est exponentiel. Les filières spécialisées des universités et grandes écoles font le plein ! Ces nouveaux entrepreneurs sociaux veulent mettre leurs compétences au service de projets qui ont du sens » se félicite Françoise Bernon. Une dynamique d’ailleurs encouragée par l’Etat à travers la promulgation d’une « loi ESS » en juillet 2014 ou le lancement de la bannière « French Impact » en janvier 2018 qui fédère les acteurs de l’innovation sociale. Voilà pour la théorie. Mais en pratique, qu’est-ce que cela change de travailler dans l’ESS ? D’abord - et ce n’est pas rien – de très bonnes raisons de se lever le matin. « Je sais que mon entreprise sert l’intérêt général. Cela donne vraiment du sens à mon quotidien explique Léonore Perrin, Chargée de Communication au sein de Phenix, une structure spécialisée dans la réduction des déchets et la chasse aux gaspillages. Autre particularité majeure de l’ESS : la prise en compte des salariés dans la gouvernance de l’entreprise. « Le Comité de Direction nous sonde régulièrement sur les sujets majeurs pour l’avenir et la croissance de la société témoigne Léonore Perrin. La stratégie est clairement décidée en coconstruction avec les salariés ». Un management plus humain, une action en faveur de l’intérêt général, un mode de développement qui mise sur long terme... L’Economie Sociale et Solidaire serait-elle la solution miracle à tous les maux économiques du moment ? Peut-être pas. Une partie de la réponse, ça ne fait aucun doute.