20 Minutes (Bordeaux)

Quelle place pour les arbres en ville ?

Des abattages dans différents quartiers émeuvent certains riverains à Bordeaux

- Elsa Provenzano

Place Gambetta, 17 marronnier­s sur les 44 plantés vont être coupés dans le cadre du projet de réaménagem­ent de cet espace vert. A la Benauge, six platanes ont été abattus par le bailleur qui gère le parc de logements sociaux et pour les travaux du tram D, une soixantain­e de chênes ont été mis à terre pour faire place nette. « La nature est considérée comme une variable d’ajustement des projets urbains, déplore Delphine Jamet, conseillèr­e municipale EELV à Bordeaux. Alors que sa protection devrait être un principe absolu. » « Ce n’est jamais un plaisir [de couper des arbres], mais quand on le fait c’est qu’on est arrivé au bout d’un processus de décision, rétorque Magali Fronzes, adjointe à la ville verte. Il faut trouver le bon compromis entre le développem­ent de la ville et son aménagemen­t. »

Le collectif Les marronnier­s de la place Gambetta n’y trouve pas du tout son compte. « Certes, il y aura davantage d’arbres une fois le réaménagem­ent terminé, mais ce seront des espèces plus petites permettant moins de captations de CO2 et offrant moins de zones d’ombrages », pointe Magali Bonniau, membre du collectif, qui a lancé une pétition contre cet abattage programmé, récoltant près de 5 000 signatures en ligne.

Au total, la place Gambetta réaménagée comptera 71 arbres, « des essences résistante­s au changement climatique parce qu’on travaille pour

« Les espèces plus petites permettron­t moins de captations de CO2. » Le collectif de Gambetta

les cent prochaines années », précise l’adjointe à la ville verte. A la Benauge, les coupes de six arbres, dont trois appartenai­ent à Bordeaux Métropole, ont été réalisées pour le compte d’un opérateur privé. Les arbres n’étaient pas classés et ne pouvaient donc pas faire l’objet d’une protection.

La ville coupe environ 300 arbres par an et en plante 700 nouveaux. « C’est une gestion forestière qui passe par un renouvelle­ment et une diversific­ation, explique Magali Fronzes. Il y a quinze ans, on trouvait cinq essences seulement contre 160 espèces aujourd’hui. » Soulignant les 50 000 arbres recensés à Bordeaux, elle assure que « les abattages pour cause de projets d’aménagemen­t se font vraiment à la marge ».

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Sur les 44 marronnier­s de la place Gambetta, 17 vont être abattus.

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