La thèse du tueur en série s’éloigne
La thèse du tueur en série s’éloigne selon la cellule Ariane
Ils ont abattu un travail colossal. Sur les 900 dossiers qui leur sont parvenus, environ 800 ont été examinés par les gendarmes de la cellule Ariane, créée mi-janvier au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale à Pontoise (Val-d’Oise). Ces sept enquêteurs, venant du service central du renseignement criminel, décortiquent méticuleusement la vie de Nordahl Lelandais. Ils tentent de déterminer si l’ancien militaire, mis en examen pour le meurtre de Maëlys de Araujo, 8 ans, et pour l’assassinat d’Arthur Noyer, 24 ans, peut être impliqué dans d’autres disparitions ou crimes inexpliqués.
Neuf mois après le début de leurs recherches, les gendarmes « n’ont pas trouvé d’éléments » permettant de rattacher Nordahl Lelandais, 35 ans, à d’autres affaires, explique une source proche du dossier. « Pour l’instant, il semble avoir agi à l’occasion de rencontres fortuites, il n’y a pas de fil conducteur, poursuit ce bon connaisseur de l’affaire, précisant
« Nordahl Lelandais n’a pas planifié ses actions. Par contre, il s’organise après.»
que les premiers dossiers ont été écartés relativement facilement par les gendarmes. Il n’avait pas prévu de rencontrer Maëlys lors de ce mariage, il a croisé Arthur Noyer après une soirée. Ce n’est pas quelqu’un qui a planifié ses actions. Par contre, il s’organise après. » Nordahl Lelandais a été mis hors de cause dans la disparition d’Estelle Mouzin, en janvier 2003, ou d’Adrien Mourialmé, en juillet 2017. Restent les dossiers qui nécessitent plus de travail aux enquêteurs pour exclure définitivement la piste Lelandais. Après qu’il a avoué avoir tué Maëlys en août 2017, puis avoir frappé Arthur Noyer lors d’une bagarre, de nombreuses familles de disparus veulent savoir s’il n’a pas pu croiser le chemin de leur proche. En mars, l’association ARPD (Assistance et recherche de personnes disparues) comptabilisait 19 cas de disparitions mystérieuses qui pourraient, selon elle, avoir un lien avec lui. Des informations étudiées avec attention par les enquêteurs. « On prend toutes ces affaires avec beaucoup de sérieux », avait expliqué sur Europe 1 le général Jean-Philippe Lecouffe, sous-directeur de la police judiciaire de la gendarmerie nationale. «Notre préoccupation constante, ce sont les victimes et leurs familles. Alors, à chaque fois que des informations nouvelles nous sont apportées à propos d’une disparition inexpliquée, on prend les dossiers, on les travaille », ajoutait le haut gradé. Les jours de la cellule sont comptés : une fois que l’ensemble des dossiers auront été traités, elle sera dissoute.