Le tire à la corde rêve d’olympisme
Le premier championnat de France de tire à la corde avait lieu à Bordeaux
Sport olympique de 1904 à 1920, on ne sait pas encore si le tire à la corde – les puristes disent bien « tire » et non « tir » – retrouvera un jour son lustre d’antan. En attendant, la Fédération nationale du sport en milieu rural (FNSMR) veut lui redonner une véritable existence en tant que discipline sportive en France. Pour cela, elle s’est invitée aux salons Vivons vendredi et samedi à Bordeaux, pour y organiser les premiers championnats de France de tire à la corde. Seize équipes, en provenance de Bretagne, Loire-Atlantique, et de l’Allier, s’y sont affrontés. Le Pays basque, où le tire à la corde (soka-tira) est resté très présent, et qui envoie régulièrement une équipe aux championnats du monde, devait être représenté mais a finalement décliné l’invitation.
« En France, le tire à la corde est associé aux foires et aux kermesses, alors que c’est un véritable sport qui a sa fédération internationale avec 70 pays membres », insiste Guillaume Pasquier de la Fédération du sport en milieu rural. « Effectivement, la pratique est très développée au Pays basque, poursuit-il, mais nous, nous voulons en faire une discipline nationale.» La présidente de la FNSMR Brigitte Linder, explique pour sa part qu’« au même titre que d’autres sports oubliés, nous estimons que cette activité véhicule des valeurs que nous défendons à la Fédération, liées à l’identité des territoires, à la mixité. »
A la FNSMR, Serge Falezan, passionné de jeux bretons, a beaucoup oeuvré pour remettre le tire à la corde au goût du jour. Lui aussi insiste sur l’aspect « fédérateur » de ce sport, bien plus important à ses yeux que la technique, « qui vient après. » Pour la Fédération, ces premiers championnats de France à Bordeaux étaient une sorte de répétition générale, avant une deuxième édition qui aura lieu dans l’Allier, autre terre du tire à la corde, en 2019. Marien Michaud, qui prépare ces championnats de France, assure qu’il entend organiser une compétition « très spectaculaire ».
La visibilité redonnée à la discipline, lui permettra-t-elle de s’inviter aux Jeux olympiques de Paris en 2024 ? Brigitte Linder l’espère fortement. « Au moins en tant que sport de démonstration. »
« Des valeurs liées à l’identité des territoires, à la mixité.» Brigitte Linder, présidente de la FNSMR