« Je sais que cela semble ésotérique pour certains »
Rachel Lagière va s’installer comme maraîchère à Floirac le 1er décembre
Réinstaller un peu d’agriculture en zone urbaine, c’est l’ambition de Floirac, qui a lancé au printemps dernier un appel à manifestations d’intérêt, pour qu’une parcelle de 5000 m2, laissée en prairie, puisse trouver une destination agricole. Dans quelques jours, Rachel Lagière, 30 ans, jeune maraîchère diplômée de l’école d’agronomie Agrocampus Ouest, s’y installera.
Comment en êtes-vous arrivée au maraîchage ?
J’ai rencontré un maraîcher qui faisait des choses extraordinaires : des tomates bleues, des melons qui ressemblaient
« J’appliquerai des principes de permaculture et de biodynamie.» Rachel Lagière
à des concombres. Au fur et à mesure, on a sympathisé, on est tombés amoureux et je l’ai rejoint sur sa ferme (en Bretagne) où j’ai appris pendant deux ans le maraîchage.
Quelles techniques allez-vous utiliser pour cultiver cette parcelle?
Il n’y aura aucun traitement, même pas ceux autorisés en agriculture biologique. J’appliquerai des principes de permaculture mais aussi de biodynamie, qui apporte une vision très sensible du sol et des plantes. Je sais que cela semble ésotérique pour certaines personnes, mais ces pratiques montrent des résultats très intéressants.
Qu’allez-vous cultiver ?
Pour la première année, je prévois des tomates, poivrons, aubergines, courgettes, mesclun au goût de moutarde ou de wasabi, et aussi des cressons, mais des cressons qui ont du goût, pas des cressons de supermarché. En juin et juillet 2019, ce sera la première récolte, avec une belle diversité dès août. Comment allez-vous commercialiser votre production?
A terme, je voudrais proposer des paniers pour les familles, mais pour la première année, je pense à une vente à la ferme, un ou deux jours par semaine. J’ai aussi déjà noué des contacts pour approvisionner des chefs cuisiniers.
Propos recueillis par Elsa Provenzano