« Je serais un passager de l’océan »
Exploit Jean-Jacques Savin va tenter de traverser l’Atlantique à bord d’un tonneau
On pourrait se dire au premier abord qu’il est fou ! Fou de se lancer dans cette traversée de l’Atlantique à bord « d’une barrique », comme il aime le dire. Pourtant, Jean-Jacques Savin n’a rien d’un fou. Au contraire. À 71 ans, celui qui a connu plusieurs vies (militaire parachutiste, pilote privé, conservateur du Parc national de République centrafricaine) a déjà pris le large en voilier pendant sept ans avec femme et enfant par le passé. Mais c’est en lisant Le naufragé volontaire d’Alain Bombard, un livre où un homme traverse ce même océan en 1952 à bord d’un canot pneumatique que cette idée lui est venue : « On a traversé l’Atlantique par tous les moyens possibles, mais peut-être jamais par le plus simple. C’est-à-dire en se laissant dériver comme ça selon le courant. » Le départ à bord de son tonneau de trois mètres de long est prévu le 14 janvier 2019 des îles Canaries. Pour une arrivée trois mois plus tard aux Caraïbes, « au pire aux Bermudes, si je dérive trop », rigole le septuagénaire. D’ici l’arrivée, le retraité d’Arès sur le Bassin d’Arcachon, risque de vivre bien des choses en pleine mer. En effet, il va mener une vraie mission scientifique, avec trois expériences : déposer des balises pour faire remonter des données pendant dix ans, accrocher une amphore remplie de vin à l’embarcation, comme dans l’Antiquité, pour ensuite analyser le vieillissement du vin. Enfin, le comportement du marin sera observé à distance par des psychologues. La vie quotidienne à bord de son tonneau flottant en contreplaqué époxy de 10 m3 s’annonce, elle, particulière. « Je peux me tenir debout. J’ai un coin couchette, une table, un évier, un réchaud et je compte me nourrir grâce à la pêche », explique celui que l’on pourra suivre sur les réseaux sociaux grâce à une balise GPS. Un moyen, aussi, de vérifier que tout va bien, car il y aura quelques petits dangers à éviter lors de ce voyage. Beaucoup de monde lui parle « d’une possible percussion avec un cargo, mais les vagues de celui-ci me repousseront bien avant. Moi, ce que je crains le plus, ce sont les attaques d’orques. » C’est notamment pour cette raison que Jean-Jacques Savin a renforcé la structure de sa barrique ces dernières semaines.
Alors qu’il fait en ce moment les derniers réglages sur son embarcation, il tente également de boucler son budget (60 000 €) grâce à un financement participatif sur la plateforme Ulule. Mais pas de stress car, comme il le dit : « C’est une traversée où je ne serais pas capitaine de mon bateau, mais simplement un passager de l’océan ! »
« Moi, ce que je crains le plus, ce sont les attaques d’orques. » Jean-Jacques Savin