Les lycéens surfent sur la vague jaune
Comme à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Thionville (Moselle) ou encore Bordeaux (Gironde), des lycéens, portés par la contestation des « gilets jaunes » se sont mobilisés, lundi à Marseille, contre les réformes dans l’Education nationale. Deux jeunes ont été blessés et quelques dégradations ont été constatées, comme des feux de poubelle.
« Elle fait très peur cette réforme, lâche Sarah, lycéenne à Saint-Exupéry (15e), l’un des établissements bloqués. Je voulais aller en ES, mais ils suppriment la section. Il faudra choisir soimême ses matières. Mais je prends quoi, moi? Je suis nulle en maths!» A ses côtés, Nawfan balance : «De toute façon, c’est un logiciel [Parcoursup] qui décidera de ton avenir. T’auras un bac des beaux quartiers et un bac mention quartiers Nord… Résultat, personne ne voudra de nous.»
Mehdi, 14 ans, saute partout autour du piquet de grève. «Whoo, tu saoules», lâchent les «grands». Eux sont en BTS ou en master de médiation territoriale. La semaine dernière, l’Union nationale des lycéens a distribué des tracts. «C’était écrit que les lycéens de Jean-Perrin [10e] et tous ceux du centre-ville étaient prioritaires par rapport à nous, s’alarme Mehdi. Franchement, je suis perdu. »