Les quatre fantastiques
Vin Syrah, grenache (rouge), roussanne et marsanne (blanc) comptent parmi les principaux cépages du vignoble de la vallée du Rhône
Ils ont de la bouteille. Avec 70 000 ha cultivés et 28 appellations, dont hermitage ou châteauneuf-du-pape, la vallée du Rhône est une terre riche. Mais rien ne serait possible sans quatre cépages stars.
Ici, 80 % de la production est faite en rouge. Cultivée de l’Argentine à l’Australie, la syrah est « le cépage typique du nord de la région (entre Lyon et Valence). Il est riche, plein de fruits noirs, avec une belle acidité », explique le sommelier Azar Kassabian. La syrah a également conquis le Sud et « Châteauneuf après la guerre », raconte Jean-Louis CosteClément, caviste à Tournon-surRhône (Ardèche), qui précise cependant « qu’elle aime les coteaux, mais pas les grosses chaleurs, ce n’est donc pas sa zone de prédilection. » Ici, les vignobles sont dominés par le grenache noir, note Azar Kassabian. Un cépage « très
coloré », « corsé », « marqué par la garrigue », venu d’Espagne, typique du sud de l’Europe, et reconnaissable à ses grosses grappes.
Uniques et indissociables
Du côté des blancs, il faudra compter sur deux cépages souvent associés l’un à l’autre. La roussanne, « qui donne des vins amples, bien épaulés et qui vieillissent bien », détaille Azar Kassabian et la marsanne « plus réservée, plus secrète, explique JeanLouis Coste-Clément. La difficulté, c’est qu’en prenant une bouteille on ne sait pas si c’est l’une ou l’autre. Ce n’est jamais écrit sur l’étiquette, car les vignerons ne savent pas ce que les anciens ont planté et l’ampélographie [l’étude descriptive de la vigne] ne permet pas toujours de dire s‘il s’agit de marsanne ou de roussanne. » Qu’on sache distinguer ces cépages ou pas, les vins se consomment toujours avec modération.