Urbanisme
Une étude confirme les critiques sur l’écoquartier Ginko
«Qui critique Ginko? Quelques nostalgiques qui rêvent encore de la ville d’échoppes ? » Pour Alain Juppé, le nouvel écoquartier Ginko, souvent dénigré, est devenu au fil des années un sujet ultrasensible… Lasse, la mairie a missionné l’agence A’Urba pour y mener une étude, qui a duré un an. Sa restitution s’est faite il y a quelques jours. Elle confirme tout d’abord la mauvaise réputation du quartier : 77 % des mentions « Ginko » enregistrées sur les réseaux sociaux sont négatives. Concernant l’enquête auprès des habitants, les résultats sont contrastés : plus de 80 % des répondants sont satisfaits de leur logement, et 68 % soulignent la qualité de l’emplacement, mais 69 % ont constaté des malfaçons. Par ailleurs, 86 % considèrent qu’il y a un problème de propreté des espaces publics.
Si elle considère que cette opération urbaine est à ce jour « globalement réussie », la mairie dit entendre les critiques. « Le taux d’insatisfaction sur les malfaçons est significatif, concède Pierre Gaétan de Njikam, maire adjoint chargé du secteur Bordeaux Maritime. Cela s’explique en partie par la densité de ce quartier. Mais sur ce point, nous avons mis en place un suivi partenarial avec Bouygues, et le promoteur a une équipe sur place qui a pris la mesure du problème. » Directrice des opérations de Bouygues Immobilier Aquitaine, Laurie Lougarre insiste de son côté sur le soin apporté à l’architecture. « Nous avons des architectes différents sur chaque îlot, ce qui a permis des possibilités d’écritures architecturales variées, en respectant des grands standards, comme la place du paysage dans le quartier, des percées de canaux, des jardins sur dalle, et enfin un mix entre le collectif et l’individuel. » Responsable de l’aménagement de Ginko chez Bouygues, Hubert Deveze rappelle pour sa part les équipements déjà réalisés : « Un gymnase, un groupe scolaire, une maison polyvalente, une ludothèque… Et même une église. Un deuxième groupe scolaire sera livré pour septembre 2020, et un collège pour 2021. » Enfin, il rappelle que le site est bien un écoquartier, puisqu’il est notamment alimenté par une chaufferie biomasse en eau chaude et chauffage.
69% des répondants ont constaté des malfaçons dans leur logement, selon l’étude de l’A’Urba.