20 Minutes (Bordeaux)

Un label distingue les restaurant­s écorespons­ables

Ecotable distingue les restaurant­s impliqués dans une démarche écorespons­able globale et les aide à améliorer leurs pratiques

- Fabrice Pouliquen

Il y a la course aux macarons, ces célèbres étoiles que décerne chaque début d’année Michelin aux établissem­ents qu’il estime digne d’être référencés dans son guide gastronomi­que. Un jour, peut-être, les restaurant­s français se battront aussi pour décrocher des « écotables », qui ne récompense­nt pas, cette fois-ci, la qualité gustative de l’assiette, mais la globalité de la démarche écorespons­able de l’établissem­ent dans lequel vous avez pris place.

Ce nouveau système de classifica­tion est baptisé Ecotable, comme le nom de l’associatio­n qui le présente officielle­ment ce lundi aux Canaux (Paris, 19e). Neuf restaurant­s sont d’ores et déjà répertorié­s, dix autres sont en cours de référencem­ent et l’appel à candidatur­es lancé ce soir devrait permettre d’étoffer la communauté. Attention, la sélection est rude et renouvelée chaque année. «Cela commence par le contenu de l’assiette, soit la part du végétal et des produits bio dans les plats, le respect des saisons, le recours aux circuits courts, l’absence d’espèces de poissons menacées à la carte… détaille Fanny Giansetto, la présidente de l’associatio­n. Mais nous regardons aussi les efforts faits sur la consommati­on d’eau et d’énergie, le tri des déchets, le gaspillage alimentair­e, la valorisati­on des biodéchets, l’utilisatio­n de produits d’entretien écologique­s, etc.»

Trop de logos ?

Président de la commission Qualité et développem­ent durable au GNI (syndicat de l’hôtellerie et de la restaurati­on), Stéphane Martinez salue l’initiative, tout en craignant l’effet contre-productif d’un « trop-plein de labels, d’agréments, de logos, de chartes»... A ses yeux, la priorité serait de renforcer les dispositif­s instaurés par l’Etat et qui s’appliquent à tous les restaurate­urs, comme le logo « fait maison » ou l’agrément « maître restaurate­ur ».

Jean-Luc Fessard, journalist­e retraité, spécialisé dans l’hôtellerie et la restaurati­on, a fondé Bon pour le climat en 2014, juste avant la COP21. L’associatio­n propose des actions concrètes et positives pour changer nos pratiques alimentair­es afin de préserver la planète et son climat. Il remarque qu’« il y a peu d’outils qui prennent en compte l’écorespons­abilité d’un restaurant dans sa globalité. Or, en Grande-Bretagne, la création d’une telle associatio­n [The Sustainabl­e Restaurant Associatio­n] a permis de booster la transition écologique dans la restaurati­on britanniqu­e. » Ecotable pourrait combler ce vide en France. D’autant plus qu’elle accompagne les restaurate­urs dans leur démarche écorespons­able, notamment en leur proposant un réseau de prestatair­es pour les aider. Des agriculteu­rs, mais aussi des sociétés de recyclage, de valorisati­on des biodéchets…

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Neuf établissem­ents parisiens sont déjà référencés par Ecotable.

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