Vers une révision des frais d’inscription des étudiants étrangers
Les frais d’inscription pour les étudiants étrangers vont évoluer
Depuis que le gouvernement a annoncé, en novembre, qu’il allait augmenter les frais d’inscription dans les universités pour les étudiants étrangers venant de pays hors Union européenne, une partie de la communauté universitaire est vent debout. Pour mieux faire accepter cette décision, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a organisé une concertation confiée à cinq experts indépendants, qui ont rendu leur rapport lundi.
Les universités autonomes dans leurs choix? Depuis 2013, un décret permet à une université d’exonérer de frais ses étudiants dans la limite de 10% des effectifs de l’établissement. «A la rentrée 2019, aucun établissement n’aura de difficulté à exonérer de frais tous les étudiants extracommunautaires arrivant en France», indique Christophe Strassel, professeur associé à l’université de Lille et coauteur du rapport. Pour les années suivantes, la mission suggère de faire du taux d’exonération « l’un des éléments de la discussion entre les établissements et le gouvernement ».
Certains étudiants privilégiés? Le rapport des experts suggère que les doctorants extracommunautaires échappent à la hausse. Si ces étudiants ne doivent pas être concernés par cette hausse, selon eux, c’est en raison de leur «rôle essentiel» dans la recherche française. Mais, pour la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), « la sortie des doctorants du périmètre ne résoudra pas la problématique majeure des thèses, qui entraînent une précarisation très forte de cette communauté ».
Des exonérations partielles de droits ? «Chaque université pourrait déterminer si elle souhaite exonérer ou pas des étudiants internationaux en fonction de critères qu’elle définirait : pays d’origine, critères sociaux… » explique Pierre-Paul Zalio, président de l’ENS de Paris-Saclay, un des auteurs du rapport. Un système qui pourrait mettre les facs en concurrence, les étudiants ayant tendance à choisir celles qui les exonèrent de frais d’inscription. «Des propositions qui viendraient renforcer les inégalités d’accès et de territoires », estime la Fage.