20 Minutes (Bordeaux)

A Saint-Sulpice, «je suis venue saluer la mémoire du chef de l’Etat, du maire de Paris, de l’homme»

L’ancien président de la République a reçu lundi un hommage solennel à Saint-Sulpice

- Romain Lescurieux

Le cercueil vient de quitter les Invalides et deux retraitées discutent sur le parvis de Saint-Sulpice, dans le 6e arrondisse­ment de Paris, alors que les chefs d’Etat commencent à prendre place dans l’église pour la messe solennelle en l’honneur de Jacques Chirac. «Ils vont le faire entrer par la grande porte, tu penses ? », « Bah c’est qui ? On dirait Nicolas Sarkozy.» Puis Emmanuel et Brigitte Macron arrivent pour le dernier adieu à l’ancien président. Lundi, à l’occasion du jour de deuil national, une cérémonie s’est déroulée à l’église Saint-Sulpice à midi, présidée par l’archevêque de Paris, Michel Aupetit. Des chefs d’Etat – anciens et actuels –, des membres du gouverneme­nt et des personnali­tés politiques étaient présentes. Une foule était aussi massée sur le parvis et a applaudi l’entrée et la sortie du corps de l’église. Tous sont venus rendre hommage à l’ancien président qui s’est éteint jeudi dernier à l’âge de 86 ans, à quelques rues de là.

«Saluer sa mémoire»

Au milieu de cette foule, Marie, une Parisienne de 60 ans. Pour elle, il était «important de venir» sur le parvis de Saint-Sulpice en ce jour pour «saluer la mémoire du chef d’Etat, du maire de Paris, de l’homme», explique-t-elle.

Arrivé peu avant midi encadré par une imposante escorte motocyclis­te, enveloppé du drapeau tricolore et porté par les anciens officiers de sécurité à l’Elysée, le cercueil de Jacques Chirac remonte la nef de Saint-Sulpice au son du Requiem de Gabriel Fauré, sous les yeux de près de 2000 invités venus du monde entier. Durant l’heure et demie d’office, plusieurs d’entre eux, fidèles et proches, ne masquent pad leur émotion à l’évocation du souvenir de l’ancien maire de Paris, plusieurs fois ministre et Premier ministre, puis deux fois élu président de la République (de 1995 à 2007). Monseigneu­r Aupetit entame son homélie en citant des moments de la vie de Jacques Chirac. «Si nous prions pour ceux qui sont chargés de nous diriger, c’est parce qu’ils ont la responsabi­lité du bien commun, de chacune des personnes et de l’ensemble de la communauté afin que tous puissent atteindre leur plein épanouisse­ment. Le bien commun n’est pas l’intérêt général», déclare-t-il.

Puis l’archevêque rappelle que le président « avait axé sa campagne de 1995 sur la fracture sociale, portant ainsi son regard sur ceux qui restent sur le bord de la route», «un mal encore difficile à traiter». Peu avant la fin de la cérémonie, Franck, 52 ans, membre du Souvenir français (une associatio­n entretenan­t les tombes et monuments des soldats morts pour la France), uniforme et drapeau tricolore en main, se tient près de la fontaine. « Je voulais soutenir le président Chirac avec le drapeau français », dit-il.

Béni par l’archevêque de Paris, le convoi funéraire s’est rendu en direction du cimetière de Montparnas­se, où Jacques Chirac a été inhumé dans l’intimité.

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 ??  ?? Sur le parvis de l’église Saint-Sulpice, à Paris (6e), la foule s’est massée en l’honneur de Jacques Chirac.
Sur le parvis de l’église Saint-Sulpice, à Paris (6e), la foule s’est massée en l’honneur de Jacques Chirac.

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