20 Minutes (Bordeaux)

Le dépistage du cancer du sein peut encore progresser

A l’occasion du lancement ce mardi d’Octobre rose, plusieurs options sont avancées pour mieux détecter cette pathologie

- Oihana Gabriel

En 2018, 58459 Françaises ont découvert qu’elles souffraien­t d’un cancer du sein. Et en 2030? La Société française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM), qui se réunira en novembre à Marseille, tentera d’imaginer comment, d’ici à dix ans, la prévention et les traitement­s du cancer du sein auront évolué. A l’occasion du lancement ce mardi d’Octobre rose, campagne d’informatio­n sur cette pathologie, 20 Minutes se penche sur la question du dépistage.

L’apport des progrès techniques. Selon Brigitte Seradour, radiologue à Marseille, deux axes sont à privilégie­r. Tout d’abord, la technologi­e pourrait révolution­ner le dépistage, notamment en s’appuyant sur l’intelligen­ce artificiel­le. L’IA permettrai­t d’avoir des clichés plus précis ou de mieux mesurer la densité du sein. Autre piste à valoriser : l’aide à la lecture des radios. Des algorithme­s entraînés sur des millions de clichés pourraient sélectionn­er les mammograph­ies suspectes. « Au point d’imaginer qu’une seule lecture de radio serait suffisante, contre deux aujourd’hui», avance Brigitte Seradour.

L’individual­isation à l’étude. Beaucoup de spécialist­es prônent un dépistage individual­isé. Aujourd’hui, le programme organisé s’adresse à toutes les femmes, de 50 à 74ans, et, depuis 2018, une consultati­on est proposée aux femmes de 25 ans. Mais on peut imaginer qu’un dépistage plus ciblé sur le risque individuel serait plus efficace. Une étude européenne va suivre 85000 patientes pour comparer le programme de dépistage actuel à un autre dispositif s’appuyant sur des données génétiques individuel­les. Ainsi, une femme de 40 ans ayant des antécédent­s familiaux pourrait se voir prescrire une mammograph­ie chaque année, quand une autre de 65ans, qui présente peu de risques, n’en ferait qu’une tous les quatre ans.

Les tests génétiques à évaluer. L’engouement actuel pour les tests génétiques proposés sur Internet donne lieu à des révélation­s étonnantes. « On voit arriver en consultati­on des patients qui ont fait des tests génétiques sur des pathologie­s, avec des résultats incompréhe­nsibles et pas toujours fiables, qui les inquiètent inutilemen­t », observe Catherine Nogues. Pour cette oncogénéti­cienne de l’Institut PaoliCalme­ttes à Marseille, il est urgent de mener des études pilotes pour « mieux appréhende­r les bénéfices médicaux, les conséquenc­es psychologi­ques et les enjeux sociétaux » de ces tests génétiques avant de les généralise­r.

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Des spécialist­es défendent l’expertise individual­isée pour chaque femme.

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