20 Minutes (Bordeaux)

Une dessinatri­ce française raconte son rêve américain

Talents Stéphanie Hans jouit d’une belle renommée aux EtatsUnis, où elle a cocréé le comics «DIE»

- Mathilde Loire

Afin de dénicher les talents de demain, 20 Minutes est partenaire du prix Jeunes Talents Comics, organisé par le Comic Con Paris, qui se tiendra du 25 au 27 octobre à Paris (19e), et les éditions Urban Comics. D’ici là, nous explorons les métiers des comics au travers de témoignage­s de Français. Aujourd’hui, Stéphanie Hans (photo) raconte son parcours de dessinatri­ce.

Ses premiers comicbooks. «C’était “New Mutants” dans la revue Strange, que mon père lisait également.» Stéphanie Hans grandit dans un « petit village » où elle a accès à peu de BD. Puis, la jeune femme passe une année à Montpellie­r : « J’allais tous les jours à la Fnac, et je lisais tout le rayon BD. Puis je suis allée à Strasbourg faire les Arts décoratifs.» Là, des amis lui prêtent “Watchmen” et “V pour Vendetta” d’Alan Moore, “Hard Boiled” de Frank Miller et Geoff Darrow ou “Sandman” de Neil Gaiman. Une révélation.

Son moment-clé. « Je me suis orientée vers la BD car les gens ont un rapport aux comics très personnel et intime. » Elle est toutefois déçue par le monde de la BD franco-belge, « paternalis­te et infantilis­ant», et fait des couverture­s jeunesse. «Un recruteur internatio­nal, à qui un contact avait montré mon travail, commence à suivre mon site. Un jour, Marvel me commande une couverture pour sept jours plus tard. Bien sûr, j’accepte.» Sa couverture pour la série «Firestar», sur une jeune mutante qui génère des rayons micro-ondes, attire l’oeil des lecteurs.

Sa profession­nalisation. «J’ai commencé direct chez Marvel, ce n’est pas représenta­tif du métier », tient à souligner Stéphanie Hans. Pendant près de dix ans, elle est principale­ment cover artist et réalise également « 2-3 BD par an». Elle travaille sur les licences Marvel et DC Comics, et sur des comics indépendan­ts. Aujourd’hui, elle dessine dans son atelier, à Toulouse. « Je suis moi-même créatrice : avec le scénariste Kieron Gillen, nous avons lancé la série “DIE”, publiée par Image Comics. » « DIE » raconte les aventures d’un groupe de quadragéna­ires piégés dans leur campagne de jeu de rôle.

Ses collaborat­ions. Sur « DIE », le rôle de Stéphanie Hans est plus large : «Je dessine et colorise 25 pages par mois. Nous travaillon­s avec un lettreur, une éditrice et un ou une cover artist par mois. » Sans compter le graphiste, l’avocat, l’agent et l’équipe de publicatio­n. « Nous déterminon­s le prix des livres et avançons les frais. Image Comics se paie 20 % ; nous touchons 80 % des ventes. » Un fonctionne­ment très différent de la bande dessinée franco-belge, où les créateurs se partagent 8 à 12% des droits d’auteur. Ses voyages. Stéphanie Hans va aux convention­s pour rencontrer ses pairs, mais aussi les lecteurs. «Ils sont très investis dans notre travail; quand je n’y crois plus, eux y croient encore!»

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La couverture de l’épisode 1 de «DIE», de Stéphanie Hans et Kieron Gillen.
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