Il va falloir turbiner
La fin confirmée de la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, réactive le débat sur la capacité de production énergétique de la France.
Cette fois-ci, c’est vraiment la fin. EDF a confirmé, lundi, que la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), mise en service en 1977, s’arrêtera définitivement en juin 2020. Une annonce qui réactive le débat sur le nucléaire. Si beaucoup se félicitent de l’arrêt de Fessenheim et appellent à poursuivre les fermetures, d’autres font part de leurs inquiétudes, notamment sur la capacité de production française.
«Un risque maîtrisable»
« L’un des deux [réacteurs] va s’arrêter en février [2020], au moment où on risque le plus d’avoir des pics de consommation et des soucis d’approvisionnement », relève sur Twitter Tristan Kamin, ingénieur d’études en sûreté nucléaire. Faut-il craindre des coupures de courant à cause de la fermeture de Fessenheim? «Le risque existe, répond Yves Marignac, spécialiste du nucléaire et porte-parole de l’association Negawatt. Retirer 900 mégawatts du système électrique [la production actuelle d’un réacteur de Fessenheim] au moment où il est sous contrainte n’est pas anodin. Mais si l’on prend en compte l’état actuel du parc, le maintien des centrales à charbon, l’évolution de la consommation d’électricité – qui tend à stagner, voire à décroître –, c’est un risque maîtrisable. »
Le gouvernement, lui, veut respecter sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), en ce qui concerne son parc nucléaire. D’ici à 2035, l’exécutif souhaite que le nucléaire ne représente plus que 50% de l’électricité produite en France (contre 71,7% en 2018). En plus de Fessenheim, l’Etat a prévu de fermer 12 réacteurs dans les quinze prochaines années, dont au moins 4 avant 2030. Ce calendrier permet de ne plus fermer aucun réacteur d’ici à la fin du quinquennat, en 2022, et donc d’en laisser la responsabilité aux futurs gouvernements.