Toi, toi mon toit !
EXCLUSIF. L’association Qualitel, avec Ipsos, a demandé à des Français de noter leur logement. Et la ruralité présente le meilleur bulletin.
L’herbe serait plus verte ailleurs. Pour la troisième année consécutive, l’association Qualitel, en partenariat avec Ipsos, a demandé aux Français de noter leur logement selon 17 critères (isolation, confort thermique, luminosité, etc.). Leur baromètre 2019*, que nous publions ce mardi en exclusivité, révèle des résultats contrastés.
La note moyenne donnée aux logements est de 6,8/10. «C’est une note tout à fait stable depuis trois ans» remarque Antoine Desbarrières, directeur de Qualitel, mais qui cache des écarts suivant le type d’habitation ou encore le lieu de vie. En effet, les Français habi- tant dans des communes rurales (moins de 2000 habitants) sont les plus satisfaits de leur logement : ils lui accordent une note de 7/10. A l’inverse, ceux qui résident dans une métropole (plus de 100 000 habitants) donnent une note de 6,7/10 à leur maison ou leur appartement. La note baisse encore dans l’agglomération parisienne (6,4/10), pour atteindre 6,2/10 à Paris même. Plusieurs facteurs expliquent ces différences. La surface du logement entre évidemment en ligne de compte. Pour les communes rurales et les villes moyennes, la taille «idéale» souhaitée est proche de la surface réelle du bien. A l’autre bout du spectre, les habitants des grandes métropoles doivent se contenter d’un logement beaucoup plus réduit, ce qui peut être frustrant.
Un autre facteur est à considérer : le confort sonore. Alors que 11% des habitants des communes rurales entendent des bruits du voisinage «de jour comme de nuit», ils sont 33% en région parisienne à subir des nuisances sonores. Ce qui s’explique par un facteur historique : les logements anciens (construits avant 1980) sont généralement moins bien isolés que les logements récents. Or, une métropole comme Paris compte 72% de logements construits avant 1980, d’après le baromètre Qualitel. Le dernier facteur qui joue sur la note, c’est le statut de l’occupant. Les propriétaires donnent une note moyenne de 7,2/10 à leur logement, alors que les locataires sont beaucoup moins satisfaits (6/10). «Quand vous êtes propriétaire, vous devez, quelque part, vous convaincre que vous avez fait un bon achat, et cela peut vous pousser à monter votre note », avance Antoine Desbarrières. Cette différence entre habitants des campagnes et habitants des villes se ressent sur les envies d’ailleurs. Si 81 % des premiers ne changeraient pas de cadre de vie, 88% des seconds souhaiteraient, eux, habiter dans une ville moyenne (moins de 100000 habitants). Des chiffres qui ne se traduisent pas, dans la réalité, par un exode massif des métropoles.
* Réalisé par questionnaire autoadministré en ligne du 6 mai au 17 mai auprès de 4 850 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans ou plus.
Surface, confort sonore et statut de l’occupant jouent sur la note.