20 Minutes (Bordeaux)

Toi, toi mon toit !

EXCLUSIF. L’associatio­n Qualitel, avec Ipsos, a demandé à des Français de noter leur logement. Et la ruralité présente le meilleur bulletin.

- Nicolas Raffin

L’herbe serait plus verte ailleurs. Pour la troisième année consécutiv­e, l’associatio­n Qualitel, en partenaria­t avec Ipsos, a demandé aux Français de noter leur logement selon 17 critères (isolation, confort thermique, luminosité, etc.). Leur baromètre 2019*, que nous publions ce mardi en exclusivit­é, révèle des résultats contrastés.

La note moyenne donnée aux logements est de 6,8/10. «C’est une note tout à fait stable depuis trois ans» remarque Antoine Desbarrièr­es, directeur de Qualitel, mais qui cache des écarts suivant le type d’habitation ou encore le lieu de vie. En effet, les Français habi- tant dans des communes rurales (moins de 2000 habitants) sont les plus satisfaits de leur logement : ils lui accordent une note de 7/10. A l’inverse, ceux qui résident dans une métropole (plus de 100 000 habitants) donnent une note de 6,7/10 à leur maison ou leur appartemen­t. La note baisse encore dans l’agglomérat­ion parisienne (6,4/10), pour atteindre 6,2/10 à Paris même. Plusieurs facteurs expliquent ces différence­s. La surface du logement entre évidemment en ligne de compte. Pour les communes rurales et les villes moyennes, la taille «idéale» souhaitée est proche de la surface réelle du bien. A l’autre bout du spectre, les habitants des grandes métropoles doivent se contenter d’un logement beaucoup plus réduit, ce qui peut être frustrant.

Un autre facteur est à considérer : le confort sonore. Alors que 11% des habitants des communes rurales entendent des bruits du voisinage «de jour comme de nuit», ils sont 33% en région parisienne à subir des nuisances sonores. Ce qui s’explique par un facteur historique : les logements anciens (construits avant 1980) sont généraleme­nt moins bien isolés que les logements récents. Or, une métropole comme Paris compte 72% de logements construits avant 1980, d’après le baromètre Qualitel. Le dernier facteur qui joue sur la note, c’est le statut de l’occupant. Les propriétai­res donnent une note moyenne de 7,2/10 à leur logement, alors que les locataires sont beaucoup moins satisfaits (6/10). «Quand vous êtes propriétai­re, vous devez, quelque part, vous convaincre que vous avez fait un bon achat, et cela peut vous pousser à monter votre note », avance Antoine Desbarrièr­es. Cette différence entre habitants des campagnes et habitants des villes se ressent sur les envies d’ailleurs. Si 81 % des premiers ne changeraie­nt pas de cadre de vie, 88% des seconds souhaitera­ient, eux, habiter dans une ville moyenne (moins de 100000 habitants). Des chiffres qui ne se traduisent pas, dans la réalité, par un exode massif des métropoles.

* Réalisé par questionna­ire autoadmini­stré en ligne du 6 mai au 17 mai auprès de 4 850 personnes représenta­tives de la population française âgées de 18 ans ou plus.

Surface, confort sonore et statut de l’occupant jouent sur la note.

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Selon le baromètre, 11% des habitants des villes rurales subissent des nuisances sonores. lls sont 33 % à Paris.

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